«Non au sabotage de la Soummam»

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C’est sous le slogan «Non au sabotage de la Soummam» qu’un rassemblement de réflexion et de concertation sur le projet de dédoublement du tronçon de la voie ferrée, faisant jonction entre Béni Mansour et Béjaïa, s’est tenu dans la matinée d’avant-hier à la maison de jeunes d’Ighzer Amokrane.

Organisé sous la férule de la toute jeune association pour la défense des citoyens, opérateurs économique et industriels de la Soummam, le conclave a drainé une grande foule de citoyens et a été marqué par une présence massive des médias écrits et audiovisuels. Dans sa harangue, Mr Khoder Ait Braham, le président de l’association organisatrice, a ressassé chiffres à l’appui, les dommages qu’occasionnerait la mise en œuvre des tracés envisagés et réitéré l’exigence d’une commission d’enquête technique associant toutes les parties prenantes. «Nous sommes mobilisés et déterminés pour revendiquer des droits légitimes», clame-t-il, en se déclarant favorable à un développement «intelligent et fort». S’adressant au Ministre des transports, Mr Abdelkader Lounès, vice-président de l’association, lancera : «on n’accepte pas la destruction de nos biens, quitte à verser notre sang». Désillusionné le tribun a fait remarquer «la promesse non tenue» du directeur des transports, de revoir le tracé avec le bureau d’étude. Et de soulever des questionnements sur l’inadéquation entre l’intitulé officiel du projet, sensé être «une ligne parallèle à l’actuelle voie ferrée», et les débordements du tracé projeté. Lui emboîtant le pas, un citoyen membre d’une association du village Colonel Amirouche (Akbou), a fait savoir qu’une partie de leur village est vouée à la disparition, si d’aventure l’actuel tracé venait à se concrétiser. «On demande pacifiquement le changement du tracé par la voie du dialogue et de la concertation», préconise-t-il.

Un membre de l’association a enchaîné en faisant lecture de la dernière requête, restée sans suite, adressée au wali, «d’où, dira-t-il, le rassemblement d’aujourd’hui», tout en invitant les élus à s’impliquer davantage pour prendre en charge ce problème. Présents dans la salle, les P/APC d’Ouzellaguen, de Souk Oufella et d’El Flay se sont relayés au micro pour saluer l’initiative de l’association organisatrice et exprimer leur soutien à toute démarche visant un développement de la région, mais qui ne se fera pas «au détriment de la population». «Notre assemblée a fait une délibération et constitué un dossier à ce sujet. Le dossier a été transmis à qui de droit et nous attendons une réponse», a confié le maire d’Ouzellaguen. Abondant dans le même sens, d’autres intervenants ont plaidé instamment pour la révision de l’actuel tracé. «Nous sommes prêts au dialogue et au combat. Si les autorités continuent à faire la sourde oreille, nous organiserons une marche et un sit-in, afin de faire entendre notre voix», promet un membre de l’association.

N. Maouche

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