Le rocher tombé pèse 150 tonnes

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Beaucoup d’inondations et d’affaissements de terrains ont été enregistrés, ces derniers jours, dans la wilaya de Béjaïa coupant certaines routes et rendant difficile la circulation dans d’autres axes.

Mais hélas, un drame a eu lieu à Aokas, mardi passé. Il a été engendré par la chute d’une série de rochers qui ont fait 7 morts et 16 blessés. Invités par la radio locale, le directeur des travaux publics et un géologue de l’université de Béjaïa ont tenté d’expliquer l’origine de cette calamité naturelle et de faire part des dispositions que comptent prendre les services compétents pour conforter la falaise surplombant la route nationale n° 9 afin d’éviter d’autres catastrophes. Pour le géologue, ce phénomène est tout à fait naturel d’autant plus que la montagne d’Aokas est totalement fissurée. Pour celui-ci, l’abondance des pluies en serait à l’origine. Elles deviennent, au contact du CO2, de l’acide carbonique et dissolvent le calcaire, fragilisant, par conséquent, les blocs qui s’isolent et restent suspendus pour tomber par effet gravitationnel. Il proposera aux services compétents de faire une cartographie de toutes les zones à risques. Pour sa part, le premier responsable du secteur des travaux publics dira qu’au lendemain de la catastrophe, des spécialistes se sont rendus sur les lieux pour faire un constat et une situation a été présentée au ministre lors d’une réunion tenue jeudi dernier. Des décisions ont été prises, lesquelles consistent en des travaux d’urgence et ceux à long terme. Depuis hier, dans le cadre des travaux d’urgence, une opération de déroctage a été entamée à Aokas pour faire tomber les roches menaçantes. Le travail se fera par intermittence avec possibilité de déviation de la circulation par le chemin intercommunal menant de Tala Khaled via Timêerest vers Tizi N’Berber. Le confortement se fera par la suite par des ancrages et injection de ciment expansible. La réhabilitation de l’ex RN9, actuelle route touristique, détruite à deux endroits, est incluse dans le projet. Pour le directeur des travaux publics, la réhabilitation de cette route touristique est nécessaire du fait qu’elle sert de rempart, une sorte d’amortisseur aux chutes de pierres. Revenant sur la calamité d’Aokas, celui-ci dira que le premier rocher qui s’est détaché du sommet de la montagne pèse 150 tonnes. Fort heureusement qu’il a chuté dans la mer mais, hélas, a entraîné avec lui d’autres rochers qui sont tombés sur la route et ont fait des victimes. La question qui se pose est de savoir pourquoi avoir attendu une décennie et une catastrophe pour décider de ces mesures ? N’aurait-il pas été plus judicieux de le faire au premier avertissement donné par la montagne d’Imma Thadhrart comme l’appellent les autochtones d’Aokas ?

A. Gana

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