La révolte de Stita

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L'administration a été complètement bloquée, hier, à Makouda.

La population de Stita, le plus grand village de la localité a, dans un élan de colère, décidé de passer à l’action pour faire valoir ses « exigences », à savoir « la finalisation du raccordement du village au gaz naturel, la réouverture du bureau de poste, la fibre optique, la mise en place d’une nouvelle conduite d’alimentation en eau potable… bref, tout ce qui pourrait être intégré dans une plateforme de revendications intitulée « Amélioration du cadre de vie » qui cadrerait du reste avec n’importe quel village de Kabylie, du moins la grande majorité. C’est dire que le fait n’est à vrai dire pas du tout nouveau. Et ce n’est pas du tout faux que de dire qu’hier, c’était donc autour des villageois de Stita de fermer leur daïra, leur mairie, la poste et la station de pompage d’eau de Makouda pour mettre la pression sur leurs élus, l’administration locale et même régionale afin qu’ils réagissent à leurs doléances, tellement le procédé est désormais usité. « Elles (les doléances) sont connues de tous depuis des mois et des mois », insistent à faire remarquer des représentants des protestataires qui ont marqué leur action du jour par, en plus, l’observation d’un rassemblement devant le siège de la daïra, dont le portail a été carrément bloqué à la soudure. Pendant ce temps (hier en milieu de journée), à l’intérieur, le chef de daïra, le maire, des directeurs exécutifs de wilaya dépêchés en urgence sur place au même titre qu’un émissaire du wali, tentaient de faire le nécessaire pour débloquer la situation. À noter que les protestataires ont carrément refusé de participer à ce conclave, se contentant d’exiger des engagements écrits, des responsables concernés, de remédier dans les plus brefs délais à la situation qui prévaut dans leur village, particulièrement le problème crucial du « manque prolongé » d’eau potable. Trois représentants consentiront, toutefois, à faire le déplacement à Tizi-Ouzou pour participer à une réunion que devait présider le wali en milieu d’après-midi, en présence des directeurs de wilaya et des responsables locaux pour entériner les engagements pris à même de tempérer la colère des villageois. Les villageois, eux, ont levé le camp peu avant 14 heures, après s’être fait passer le mot pour une réunion au village à 18 heures. Le temps que les délégués partis pour la réunion du wali rentrent et rendent compte. « Ce n’est qu’à ce moment-là qu’on pourra dire de quoi sera fait demain ». C’est la réplique d’un membre du comité du village interpellé sur les suites à réserver à leur action du jour dans le futur. Hier donc, la daïra comme la mairie et la poste de Makouda étaient maintenues fermées le long de la journée. Sans pour autant enregistrer la moindre violence ni de part ni d’autres.

Djaffar C.

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