… Conférence et gala artistique hier à Tizi N’Berber

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Le collectif des associations d’Aït Bouissi, relevant de la commune de Tizi N’Berber, a tenu sa promesse de réussir la célébration du double anniversaire du Printemps berbère et du Printemps noir de Kabylie. La cour du collège d’enseignement moyen d’Imdane a résonné au rythme de la musique des Oulahlou, Amirouche, Guerroudj, Aït Ikni et la troupe Debza qui a été la surprise du gala en s’auto-invitant, au grand bonheur des organisateurs et de la population locale. Plus tôt dans la journée, Mohand Chabane et ses collègues, poètes de la région, ont déclamé des vers, tirés de leurs propres œuvres, traitant de la langue et de l’histoire amazighes. La matinée a été plus riche en termes de connaissances linguistiques et historiques. Effectivement, en animant une conférence-débat autour de l’identité berbère, Allaoua Rabhi et Tahar Aissi, enseignants et chercheurs en tamazight, ont été très explicites et ont enrichi les connaissances de l’assistance constituée de jeunes et de moins jeunes. Tous les deux ont commencé par relater la genèse du soulèvement du 20 avril 1980, avant de donner leurs points de vue sur ces événements et leurs conséquences. Pour Tahar Aissi, l’interdiction de la conférence de feu Mouloud Mammeri a été la goutte qui a fait déborder le vase alors, qu’en réalité les causes sont multiples. La crise berbériste de 1949, la suppression de l’enseignement de tamazight à l’université et autres oppressions survenues au milieu des années 1970 font partie du lot. Il conclura en disant qu’il faut dépasser le stade de la revendication et qu’il faut passer à la phase de concrétisation pour le bien de tamazight. Lui succédant, Allaoua Rabhi dira ne faire que compléter son collègue et ami qui a tout dit. Il tiendra à souligner que les événements de 80 ont été quelque part, à l’origine de la rencontre officielle et non clandestine d’aujourd’hui dans un établissement scolaire de surcroit. Ils ont également engendré l’enseignement de tamazight à tous les niveaux et la création d’une chaine de télévision en tamazight sans oublier sa constitutionnalisation. L’orateur dira souhaiter que ce genre d’événements apportent un plus à la langue et aux valeurs amazighes. Un riche débat suivit cette conférence et des questions pertinentes ont été posées aux animateurs. Dommage que Djamel Zenati et Saïd Khellil, détenus des événements du 20 avril 1980, invités à cette conférence-débat, n’aient pas pu répondre présents. Parallèlement à ces activités, deux salles de classe de l’établissement ont accueilli, durant toute la journée, l’exposition d’articles et produits d’artisanat que nos ancêtres utilisaient, dont certains sont toujours en vigueur et des coupures de journaux traitant des événements d’avril 80. Dans le même sillage de la célébration du Printemps berbère, il est attendu, aujourd’hui, l’animation, au centre culturel de Tizi N’Berber, par Karima Nait Cid, vice-présidente du congrès mondial amazigh, d’une conférence-débat à l’initiative de l’association de Tazrourt, village de la même commune. D’autres manifestations culturelles et festives sont prévues d’ici lundi prochain à travers l’ensemble des communes de la wilaya de Béjaïa.        

A. Gana    

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