Plaidoyer pour une démocratie participative

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«Rien ne sera jamais plus comme avant». C'est, aujourd'hui, le credo des collectivités locales, à leur tête la wilaya, insistant sur la nécessite vitale d'impliquer les citoyens dans la gestion des affaires publiques.

Lors de sa rencontre avec les élus de différentes obédiences et d’autres cadres de la wilaya de Boumerdès, avant-hier en fin d’après-midi, au siège de celle-ci, le wali, Kamel Abbas, a clairement expliqué l’importance d’être, d’une manière constante, non seulement à l’écoute des préoccupations de la population, mais aussi et surtout de ses propositions concernant la mise en œuvre des programmes de développement socioéconomique. Selon ce commis de l’Etat, les lacunes constatées en matière de réalisation de certains projets d’utilité publique sont essentiellement dus au délaissement de cette approche participative des citoyens, en précisant que ceux-ci doivent impérativement se constituer, au préalable, en associations ou en comités. En complément de la démocratie représentative, «la démocratie participative permettra une meilleure prise en charge des doléances des citoyens, lesquels participeront désormais, d’une manière effective, dans l’élaboration de leur propre carte sociale», escomptent les pouvoirs publics. Les faits ont prouvé notera encore le wali, «que les communes les plus développées de notre wilaya ne sont pas forcément celles disposant de plus de ressources naturelles, mais plutôt celles pourvues de comités de villages, à l’instar de Dellys et de Hammadi». «Tant en amont qu’en aval, l’APC aura besoin, tout au moins, de l’avis des notables de la commune connaissant l’ordre des priorités dans tout projet de développement communal (PCD), ou de projet de sectoriel de développement (PSD) », ajoutera Kamel Abbas, en réitérant également l’instruction ministérielle stipulant la nécessité de faire des bilans périodiques de toute activité municipale en présence des représentants de la société civile. Lors du débat, de nombreux intervenants ont, certes, reconnu les bienfaits de l’approche participative des citoyens induisant de fait le rétablissement ou le raffermissement de la confiance entre ceux-ci et l’administration, mais ils ont, toutefois, fait état de difficultés relatives à l’application d’une telle politique. Un autre élu signalera que pour la question du logement, par exemple, les comités de quartiers ou de villages s’entendent rarement sur la liste des bénéficiaires des quotas d’unités immobilières et incriminent souvent l’APC en cas d’anomalies en matière d’attribution des logis, alors que c’est la daïra qui en est responsable. Un autre intervenant enchaînera malicieusement que «les citoyens, mêmes regroupés en associations, bloquent les mairies pour absence ou manque de projets d’utilité publique ou tout simplement à cause d’une coupure de l’énergie électrique due aux aléas climatiques, alors que la responsabilité incombe à d’autres structures étatiques». Ce à quoi a répondu le wali, en rappelant la nécessité d’ouvrir des canaux de communication avec les citoyens, notamment par le biais des site-web, parallèlement à l’encouragement de la création des associations ou comités.

 Salim Haddou

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