Carnage à Paris

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Les attentats qui ont secoué Paris, avant-hier en soirée, ont fait au moins 128 morts et quelque 300 blessés dont 80 dans un état "d'urgence absolue".

Du côté des assaillants, on en sait désormais un peu plus, puisqu’on dénombre huit « terroristes » tous morts également dans ces attentats qui ont ébranlé le cœur de Paris. Sept d’entre eux se seraient fait exploser, selon les constatations des enquêteurs au petit matin d’hier, samedi, aux alentours de quatre heures du matin, a rapporté l’AFP qui dit s’être référée à une source proche de l’enquête. Quatre de ces assaillants sont morts dans la salle de concerts du Bataclan. Trois ont donc fini par actionner leur ceinture d’explosifs, tandis que le dernier a été tué lors de l’assaut des forces de l’ordre. Les quatre autres se sont tués du côté de Saint Denis (trois aux alentours du Stade de France), et le dernier au boulevard Voltaire. Selon une information diffusée hier en milieu de journée par Europe 1 avant qu’elle ne soit reprise par différents médias, un des terroristes tué au Bataclan a été formellement identifié par ses empreintes digitales, grâce à un (de ses) doigt(s), sectionné retrouvé sur place. Il serait né en banlieue parisienne à Courcouronnes dans l’Essonne. Selon le quotidien Le Parisien, qui lui cite des sources policières, un passeport syrien aurait été retrouvé près des morceaux de chair déchiquetée d’un des assaillants tués aux abords du Stade de France. Il se dit aussi qu’un passeport égyptien aurait été également retrouvé sur place. L’examen des restes des corps des kamikazes, qui se sont fait exploser à différents lieux, à l’Institut médico-légal (IML), permettra peut-être l’identification des sept autres assaillants. Les enquêteurs misent beaucoup sur de probables coïncidences des empreintes exploitables avec peut-être des fichiers d’auteurs connus des services de sécurité. Cela reste très probable même s’il semblerait que les (ou certains des) auteurs des fusillades seraient venus de l’extérieur. Des témoignages rapportent en effet que les terroristes étaient venus dans une voiture immatriculée en Belgique. Sept lieux ont été ciblés en tout : Les abords du Stade de France, la salle de spectacles Le Bataclan, la rue de Charonne, l’avenue de la République et la rue de la Fontaine au roi dans le 11ème arrondissement, un restaurant rue Bichat dans le dixième arrondissement, ainsi que le boulevard Beaumarchais qui longe les 3ème, 4ème et 11ème arrondissement. Les assaillants, armés de kalachnikovs et de ceintures explosives, ont opéré à visages découverts en tirant à bout portant sur des cibles, avant de se faire exploser après épuisement des munitions. C’est dans la salle Le Bataclan, où quatre des terroristes ont fait irruption et où se produisait un groupe musical américain devant près de 1500 fans, qu’a été enregistré le plus de victimes. A voir le nombre, très réduit heureusement, de victimes enregistrées du côté du stade de France (quatre dont les trois terroristes qui se sont fait exploser) où se jouait le match de football France – Allemagne, auquel d’ailleurs assistait le Président François Hollande, il va sans dire que les assaillants auraient visiblement échoué dans leur macabre dessein.

Les attentats revendiqués par « Les soldats du Califat »

Quasiment l’ensemble des analystes s’accordent à dire que les terroristes auraient vraisemblablement manqué d’accéder ou tout au moins de se rapprocher des grilles du stade de France. «Certains auteurs présumés de ces attaques ont invoqué l’intervention française en Syrie pour « justifier » leur action», a relaté un témoin à l’AFP. «Je les ai clairement entendus dire aux otages « C’est la faute de Hollande, c’est la faute de votre Président, il n’a pas à intervenir en Syrie ». Ils ont aussi parlé de l’Irak», a raconté Pierre Janaszak, un animateur radio et TV connu qui se trouvait dans la salle de spectacles du Bataclan. Ces témoignages donnent en tous les cas crédit au communiqué écrit en français et diffusé sur internet par « les soldats du Califat » (Etat islamique) qui revendiquent les attentats. Le groupe jihadiste a même donné des détails de l’opération et a évoqué les huit assaillants tués et le Président Hollande. «Huit frères portant des ceintures explosives et armés de fusils d’assaut ont visé des sites choisis soigneusement au cœur de Paris», explique le communiqué menaçant encore : «Que la France et ceux qui suivent sa voie sachent qu’ils resteront à la tête des cibles de l’Etat islamique». La « voie » sous-entend les « promoteurs » des «bombardements des musulmans en terre du califat». «C’est une horreur», a déclaré le Président Hollande qui a été exfiltré du stade aussitôt les premières détonations entendues. «Ce que les terroristes veulent, c’est nous faire peur, nous saisir d’effroi. Mais, il y a face à l’effroi une Nation qui sait se défendre, qui sait mobiliser ses forces et qui une fois encore saura vaincre les terroristes», a poursuivi le chef de l’Etat lors d’une courte allocution prononcée dans la nuit depuis l’Elysée. Il a convoqué de suite un Conseil des ministres-extraordinaire en pleine nuit qui sera suivi par un autre hier dans la journée. Parmi les mesures prises par le Président français l’état d’urgence désormais décrété à travers tout le territoire national, le renforcement des contrôles aux frontières et un deuil national de trois jours. Le procureur de la république devait lui s’exprimer sur les premiers éléments de l’enquête, hier en début de soirée, et peut-être évoquer la piste belge qui serait en rapport avec ces attentats (Hier en milieu d’après-midi, on parlait de plusieurs perquisitions effectuées à Bruxelles). Et dès ce matin, Hollande prévoit des consultations avec la classe politique y compris les partis non représentés à l’assemblée. Le premier reçu sera l’ex-Président Nicolas Sarkozy, à partir de dix heures.

Djaffar Chilab.

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