Ouverture du service d'oncologie

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C’est hier que le service d’oncologie au niveau de l’hôpital Mohamed Boudiaf a ouvert ses portes. Mais d’après son directeur, il ne pourra fonctionner réellement que dans une semaine. Alors qu’il nous en fait visiter les salles qui allaient accueillir les équipements, des peintres s’activaient à mettre la dernière main à leur ouvrage. «Impossible de travailler dans ces conditions», comme le faisait remarquer Dr Boulanouar, une cancérologue. La peinture piquait les yeux, les narines et la gorge. Selon le responsable de cet établissement, la structure accueillerait jusqu’à quarante malades par jour, en travaillant de nuit et par équipes. Ce qui est tout à fait du domaine du possible, car le service en question dispose de deux cancérologues, de deux médecins généralistes, de quatre infirmiers et d’une psychologue. Au total, ce sont 6 fauteuils et 20 lits qu’un tel service met à la disposition des malades. La séance dure 21 heures. Le traitement privilégie reste la chimiothérapie. Le directeur de l’hôpital montrait fièrement le clou de cette visite. C’est la hotte. C’est une boite oblongue en verre et en métal d’un mètre cinquante de long et d’un mètre de haut. C’est à l’intérieur que se fait la préparation du médicament. La manipulation de ces produits hautement toxiques exige de grandes précautions de la part des préparateurs. Il s’agit, en fait, de les doser en fonction de la taille, du poids et de la maladie. «Tous les cancéreux ne reçoivent pas le même médicament. Il y a un traitement spécifique à chaque cancéreux», a expliqué Dr Boulenouar. C’est ce qu’elle appelle la thérapie ciblée, d’où l’intérêt d’établir auparavant une étude immuno-histochimique pour déterminer la nature et la gravité du mal, selon elle. Faisant du dépistage la clef de voûte de tout traitement, elle faisait savoir qu’un cancer du colon ne se traite pas comme un cancer du foie et vice versa. Si elle se félicitait de son expérience acquise auprès du professeur Mahfouf de l’hôpital de Rouiba, qui lui a permis de remporter maintes victoires sur cette terrible maladie contre laquelle la science reste assez souvent impuissante, elle ne cache pas sa préoccupation face à la façon dont celle-ci peut évoluer dans certains cas et qui laisse peu d’espoir au médecin comme au malade. Aussi, insistait-elle aussi bien sur le suivi que sur le diagnostic précoce. »On n’est jamais sûr d’être totalement à l’abri d’une rechute, même dans le meilleur des cas », déplorait-elle. Considérant l’association du psychisme au traitement comme indispensable, elle jugeait l’action psychothérapeutique tout aussi importante. Ce que ni le docteur Khaldi, ni la psychologue Bousta ne démentent. Pour ces dernières, l’état d’un cancéreux est une telle charge pour le malade lui même que pour sa famille. Aussi le rôle que le psychologue est appelé à jouer auprès des deux était de premier plan dans le long combat contre cette maladie à l’issue incertaine. Le directeur, dont les explications ne nous parvenaient que par ricochet car toutes destinées pour notre confrère de la radio, a donc souligné le coût faramineux de chaque médicament. Un seul d’entre eux parmi les plus simples reviendrait, selon lui, à 5 millions de centimes. Quoi qu’il en soit, un tel service qui prendra en charge les cancéreux de toute la wilaya pour ce qui est de la chimiothérapie va mettre fin au calvaire des cancéreux qui vont se faire traiter à Alger ou à Tizi-Ouzou.

A. B.

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