Les commerçants ont peu suivi

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L’appel anonyme à la grève, lancé à travers les réseaux sociaux pour protester contre la hausse des taxes et autres charges, a été diversement suivi à travers la wilaya de Bouira. Ainsi et selon des informations recueillies, hier, au premier jour, la grève a été moyennement suivie dans la daïra de M’chedalllah.

Au niveau de cette daïra, un commerçant sur deux a baissé rideau. Dans la daïra voisine de Bechloul, le mouvement de grève n’a pratiquement pas eu d’écho auprès des commerçants. D’El Adjiba, à El Esnam en passant par Bechoul, tous les commerces étaient pratiquement ouverts. Même topo à Ain Bessem et à Lakhdaria, où la grève était presque un non événement. A Sour El Ghozlane, le suivi a été plutôt faible. A Aomar, par contre, la ville a été entièrement paralysée par la grève. A l’exception de quelques cafeteria qui ont ouvert leurs portes le matin, tous les autres commerces étaient fermés. Au chef-lieu de wilaya, le mouvement a eu beaucoup d’écho auprès des commerçants et l’appel a été largement suivi. En effet, dans certains quartiers comme Ain Graouche, Farachati ou encore la cité Ouest, pratiquement tous les commerçants ont baissé rideau. Au niveau de ces quartiers, à l’exception de quelques cafeterias, épiciers, bouchers et marchands de fruits et légumes ont carrément fermé boutique. Tôt dans la matinée, le boulevard Abane Ramdane, d’habitude très animé, était presque désert. Idem au niveau de la rue de France. Cette place de négoce incontournable dans la ville de Bouira était déserte hier matin. Lors d’une virée au marché des fruits et légumes, sis à l’ancienne gare routière, il a été constaté qu’un commerçant sur trois n’a pas travaillé. Toujours au quartier de l’ancienne gare, les commerces étaient, en revanche, ouverts. Certains commerçants interrogés à propos de cette grève parlent carrément d’anarchie et de manque d’organisation. «Les commerçants ne se sont pas concertés sur cette action. Tout est parti d’un appel via Facebook. Je trouve étrange cette manière de faire», explique Djamel, un restaurateur exerçant au niveau du quartier. Son voisin, un épicier, qui y exerce depuis près de 20 ans, dit ne pas adhérer à une action non concertée et sans objectifs clairs. «Moi je n’ai pas de problèmes avec le fisc, la DCP ou la Casnos. J’exerce dans les règles et je reçois périodiquement la visite des contrôleurs. Cela ne me gêne pas», déclare ce commerçant. Et d’ajouter : «je ne peux adhérer à une action, dont je ne connais ni le tenants ni les aboutissants». Il est utile de signaler, qu’au moment où nous mettons sous presse, un groupe de commerçants a commencé à sillonner les quartiers du centre-ville, pour tenter de persuader les commerçants récalcitrants de baisser rideau. En quelques minutes, le chef-lieu de wilaya est devenu ville morte.

L’action est anarchique et préjudiciable aux consommateurs, selon le représentant de l’UGCAA

Contacté pour avoir sa réaction à propos de cette grève, le responsable du bureau de wilaya de l’UGCAA, M. Ahmed Talbi, a tenu à exprimer sa désapprobation quant à cette action. Une action qu’il qualifiera d’ailleurs d’ «illégale», de «non concertée» et surtout d’ «anarchique». «On ne peux pas décider du jour au lendemain d’une action de grève de telle envergure, sans qu’il n’y ait, au préalable, une concertation, l’élaboration d’une plate forme de revendications et aussi et surtout un travail de sensibilisation auprès de la population», a-t-il précisé. Pour M. Talbi, son organisation n’a pas été associée à l’action, «elle n’est concernée ni de près ni de loin par cette action», tient-il à préciser. Ceci dit, il avouera que l’UGCAA était prête à accompagner les commerçants dans la démarche, si un cadre de concertation et de revendications avait eu lieu. Selon lui, l’UGCAA a aidé à solutionner beaucoup de problèmes posés par les commerçants de la ville de Bouira ces derniers jours, notamment en ce qui concerne le contrôle de la DCP et des services des impôts, mais cela s’est fait dans un cadre organisé.

Djamel M.

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