Hattab en quête de rattraper le retard

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C’est à partir de la ville historique d’Ifri Ouzellaguen que le nouveau wali de Béjaïa, Mohamed Hattab, a entamé, hier, ses visites de terrain, qui le conduiront aux quatre coins de la wilaya, pour inspecter les projets en cours de réalisation et s’enquérir de la situation du développement local dans la région.

Son choix de cette localité, pour commencer son périple à travers les 52 communes que compte la wilaya de Béjaïa, n’est pas fortuit. «Ce n’est pas par hasard que j’ai choisi cette localité historique pour entamer mes sorties sur le terrain. C’est un message de considération et de respect que je veux transmettre à cette région pour tout ce qu’elle a donné à l’Algérie durant la guerre de Libération nationale», a déclaré le chef de l’exécutif. D’ailleurs, M. Hattab, accompagné des élus locaux et de quelques directeurs de son exécutif, s’est rendu au musée d’Ifri, pour rendre hommage aux habitants de cette région qui a abrité le congrès de la Soummam, l’un des mythes fondateurs de l’Etat algérien. Un burnous berbère lui a été offert par l’ONEC pour lui souhaiter la bienvenue. Coté développement, le wali de Béjaïa a inspecté le projet de réalisation d’un réseau d’assainissement du village Boutagouth, qui renferme 665 habitants. Un total de 95 foyers sera raccordé à ce réseau d’évacuation des eaux usées, qui s’étendra sur un linéaire de 20 kms. Le taux d’avancement des travaux a atteint les 11 %. Le terrain rocheux de la localité et les accotements saturés par les divers réseaux (électricité et fibre optique) représentent des contraintes de taille pour respecter le délai de cinq mois fixé pour livrer ce projet, selon les explications d’un chef de service de la direction de l’hydraulique. Pour sa part, le wali de Béjaïa a déploré le retard flagrant enregistré en matière de raccordement aux réseaux d’assainissement à travers la wilaya. «Je considère le taux insignifiant, car l’assainissement touche directement la vie du citoyen. Pour se prémunir des maladies à transmission hydrique, il faut avancer vite dans la viabilisation des villages», a-t-il insisté. Les citoyens de Boutagouth ont profité de la présence du wali, pour lui soulever le problème du non raccordement d’une quarantaine de foyers à l’électricité et l’énorme retard enregistré dans le branchement de quelques 600 foyers au gaz de ville. «Cela fait trois ans que ce projet traine. Les entreprises désignées ne travaillent pas sérieusement et elles manquent de moyens matériels et humains», tempête un villageois. Réagissant à ce cri de détresse de la population de Boutagouth, le directeur de la SDE de Béjaïa a promis la reprise des travaux de ces projets dans un délai de 15 jours.

Le constat amer du wali et son appel aux élus locaux

Dans la localité Helouane, l’une des plus grandes agglomérations de la daïra d’Ouzellaguene, le wali a inspecté le projet des 700 logements LPL en cours de réalisation. Sur place, M. Hettab a, encore une fois, constaté amèrement le retard flagrant enregistré dans la viabilisation de ces logements. Il donnera des instructions fermes au directeur de l’OPGI, pour procéder, dans les meilleurs délais, au raccordement de ces logements aux réseaux divers, notamment l’assainissement et le gaz de ville. A noter que la commune d’Ouzellaguene a déjà rendu public une liste de bénéficiaires d’une partie de ce programme de logement.«Dorénavant, je ne veux pas que des logements soient attribués avant qu’ils ne soient raccordés aux réseaux divers. La viabilisation passe avant tout», a-t-il ordonné. L’autre projet inspecté, hier, par le premier responsable de la wilaya, concerne la réalisation d’une auberge de jeunesse d’une consistance de 50 lits. Le taux d’avancement des travaux, entamés en 2015, est de 50%. Le jeune responsable de l’entreprise réalisatrice de cette infrastructure de jeunes s’est plaint auprès du wali du retard pris par le trésor public, pour lui régler ses situations financières. «Je suis au bord de l’asphyxie à cause du non payement de mes factures. J’ai crée mon entreprise par l’intermédiaire de l’ANSEJ et je me retrouve endetté», a-t-il déploré. Le wali lui a promis d’intervenir personnellement pour régulariser sa situation financière. En somme, le sentiment et l’impression qui a prédominé chez le wali, à l’issue de cette première visite d’inspection et de terrain, est le regret suite à tous les retards enregistrés. «On a compromis le développement de cette wilaya», a-t-il fini par lâcher. Toutefois, il se dit optimiste et a lancé un appel aux élus locaux et aux citoyens en vue de dessiner une feuille de route, de concert avec l’administration, pour rattraper les retards accusés et redonner à Béjaïa la place qu’il lui sied. «Béjaïa doit être la locomotive du développement, non seulement à l’échelle régionale, mais aussi au niveau national», a indiqué M. Hettab.

Boualem Slimani

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