Honni soit qui mal y pense !

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S. Ait Hamouda

Par quel bout prendre le bâton pour frapper l’insoumis et le réduire au pardon ? Par quelle ornière puissions-nous voir le monde en format réel et non traficotée? De quelle manière saurions-nous rendre dans ses sublimes atours, sans ornements, ni maquillages, ni fioritures, notre réalité ? Quelles que soient nos réponses, elles ne répondent qu’en partie seulement aux questions qu’on se pose. Car l’essentiel n’est pas dans la réponse que l’on présuppose, mais ailleurs, dans la stratosphère ou ce que nous dictent nos croyances ou nos suprêmes craintes. Que le ciel nous tombe sur la tête ! Certes, la réalité est flamboyante de contre vérité et riche de ses réels effets techniques qui transforment ou transfigurent l’instant en fiction morbide. Qu’est-ce qui fait que l’actualité soit chez certains malléable et corvéable à merci. On peut vous dire quelque chose et son contraire, avec tout le sérieux du monde. Et en dépit de tout ce qui se trame dans ce bas monde, on ne saurait, aucunement, garder le sens des faits sans les pervertir un peu plus. Il y a dans cette mappemonde hétéroclite, diversifiée, multi chrome, des besoins aussi étendus que la terre, comme le manger, le boire, le labourer, le planter, le pécher, mais pas le dire vrai. Pourquoi, grand Dieu, sommes-nous obligés de raconter des bobards auxquels nous finissons par y croire, par nous dribbler et par tomber en disgrâce par le fait de soi. Que nous nous répandions en excuses, en pardons, en présentant notre mea culpa et que nous ne trouvions personne à qui les présenter, quelqu’un pour nous entendre et qui serait à même de nous comprendre, et capable aussi de les accepter. Mais le mensonge est humain. Nulle autre créature n’est capable de mentir sauf l’homme, c’est son privilège, son don, c’est son sacerdoce, prescrit depuis la nuit des temps et il s’y complait aisément. C’est ce qui se passe entre autres autour de certaines échéances électorales, où certains prétendants tiennent des discours à berner les naïfs que nous sommes. A beau mentir qui vient de loin. Ce mot peut être compris par tous mais cela écrit honni soit qui mal y pense ! Ceci étant, il y a aussi, heureusement, d’honnêtes gens, même d’honnêtes prétendants. Mais il faudra les dénicher… Et c’est ce qu’on conviendrait d’appeler alors voter pour le plus méritant !

S. A. H.

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