Bouira : Escarmouches entre les forces de l’ordre et des commerçants informels

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Avant-hier lundi, le quartier des 130 logements situé en plein cœur du chef-lieu de la wilaya de Bouira, a connu un début de soirée mouvementé

En effet, tout a commencé vers les coups de 19h00, quand des agents de l’ordre sont venus déloger les dizaines de commerçants informels qui squattaient la chaussée.

Ce coup de pied dans la fourmilière, fait suite à une plainte collective des commerçants qui activent au niveau de ce quartier, qui en avaient plus qu’assez de voir ces jeunes vendeurs à la sauvette étaler leurs marchandises devant leurs magasins. Cependant, les jeunes squatteurs ne voient pas les choses de cette manière, et ont refusé de quitter les lieux, prétextant que leur ‘’busines’’ n’entravaient en rien l’activité des autres magasins. Devant ce refus d’obtempérer, les agents de police ont commencé à dégager la voie publique d’une manière assez musclée…Après le f’tour, le ton est monté brusquement d’un cran ! Jets de pierres, insultes et autres provocations ont commencé à pleuvoir sur les agents de l’ordre. Ces derniers, qui, selon toute vraisemblance ont reçu des instructions très strictes, afin de ne pas répondre à ce type d’agissements, se sont contentés de se replier et se mettre à l’abri des projectiles qui s’abattaient sur eux. Selon le témoignage d’un habitant du quartier, l’origine de cette soudaine et grave dérive de violences, s’expliquerait par l’interpellation de deux jeunes squatteurs qui tentaient de reprendre leurs bric-à-brac. Vers 21h00, une bande de jeunes casseurs, qui sont étrangers au quartier, munis de sabres et autres armes blanches, se sont violements pris aux magasins, à l’aide de pierres et de bouteilles de verres. Ces vandales n’ont pas fait long feux, très vite, ils ont été chassés par d’autres jeunes commerçants informels, qui ne voulaient pas que des étrangers viennent s’immiscer dans cette affaire. Pendant ce temps, la police a complétement disparu…Laissant le champ libre à toute sorte de manifestations pour le moins douteuses (Chants de stade, roulades et autres scènes invraisemblables…) de la part de ces jeunes. Un de ces jeunes manifestants dira : « On avait pour ainsi dire, un accord ‘’tacite’’ avec les éléments des forces de l’ordre. A savoir, durant ce mois de carême, on a le droit d’installer nos marchandises, ensuite, après la fin de Ramadhan, on se débrouillera comme on l’a toujours fait. Néanmoins, ce qui s’est passé ce soir (Lundi, ndlr), rompt ce ‘’pacte’’. Vous savez, on n’a pas le choix, on est obligés de passer par ce type de commerce afin de survivre ! Personnellement, j’ai des frères et sœurs à nourrir, si je ‘’navigue’’ pas avec les moyens du bord, on va tous mourir de faim ! C’est une donne que les autorités doivent prendre en considération…. ». Soudainement, des sifflets et des chants hostiles à la police se sont faits entendre… Ce sont les policiers qui rappliquent! L’un d’eux, viendra discuter avec ces jeunes en usant d’une certaine diplomatie. Cet agent, proposera un ‘’sursis’’ à ces vendeurs illégaux, à savoir, ils peuvent continuer à squatter les trottoirs jusqu’à la fin de ce mois. Passé ce délai, tout contrevenant sera sévèrement réprimandé. Cette annonce a été favorablement accueillie par des cris de joie, et ces commerçants ont vite fait de tout nettoyer, et de ré installer leurs étals. 22h00, tout est rentré dans l’ordre, aucune trace de pierres, ni de bris de verres, comme si de rien ne s’était produit… ! Cette soirée d’escarmouches, montre bien les limites du laxisme affiché jusque-là par les autorités face à ce type de commerce. A maintes reprises, dans les colonnes de ce même quotidien, nous avons fait état de ce laxisme à la limite de la connivence de part des agents de l’ordre…Qui observaient sans broncher la prolifération plus qu’alarmante de ca mal pernicieux. Ce dernier, n’est que la résultante d’une complexe équation à multiples inconnues, à savoir, la capacité des pouvoirs publics à gérer cette poudrière qui risquerait de prendre feu à tout moment…Et les évènements de janvier dernier, sont là pour nous le rappeler.

Ramdane B.

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