«J’invite la population à adhérer à ce grand projet»

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Mohand Azizi, maire de Fréha, revient dans cet entretien sur la genèse du projet et étale surtout l’intérêt d’un tel pôle urbain dans la vie sociale, économique et culturelle d’une population.

La Dépêche de Kabylie : Depuis 2013, vous n’avez cessé de réclamer des autorités de wilaya un programme de logements. Quatre ans après l’avoir réclamé à l’ancien wali, Bouazghi, Bouderbali, son successeur, accède enfin à votre souhait…

Mohand Azizi : Votre question pose en effet la genèse d’un processus, si ce n’est d’un combat que nous avons mené depuis notre installation à la mairie de Fréha. Le rêve de doter notre commune d’un grand projet de logements, sociaux notamment, nous taraudait depuis 2013. Quatre ans après, le mérite revient au wali, Mohamed Boudarbali, qui n’a pas hésité à délocaliser l’un des plus grands projets de construction, destiné initialement au pôle d’excellence de Tizi-Ouzou, vers notre commune. Cela s’est passé en un laps de temps incroyable, car il aura suffit moins de 60 jours pour que le wali satisfasse notre demande. Les choses sont allées tellement vite que cela nous a obligés de suivre la cadence que Boudarbali impose, désormais, à tous les projets structurants de la wilaya. L’idée de capter ce projet qui était, faut-il le souligner, en souffrance à Tizi-Ouzou, faute d’assiettes de terrain, est venue de M. Boudarbali, qui était en visite dans notre commune. Au départ, ce dernier s’est enquis surtout des programmes de logements. Je l’ai, alors, informé que la centaine d’unités en construction dans la commune est l’œuvre de privés, et qu’aucun projet d’envergure n’est destiné pour Fréha, alors que nous croulions sous les 2 000 demandes de logements sociaux et 2 000 autres de l’habitat rural. Je lui ai fait sur place l’exposé du terrain communal d’Ajerrar. Il était content de savoir que notre commune dispose d’un vaste terrain du domaine public, pendant que la wilaya en souffre du manque. Il nous proposa, dès lors, la délocalisation du projet des 882 logements d’Oued Falli en souffrance. Sur ce, nous avons sur place accepté. Le wali m’a, alors, promis d’étudier sérieusement cette éventualité. En moins de 60 jours, la décision de délocaliser ce projet vers notre commune a été délivrée.

Mais le terrain en question a été déjà morcelé dans un projet de lotissement…

En effet ! Mes prédécesseurs à l’APC de Fréha ont voulu faire de ce vaste terrain un lotissement pour les habitations individuelles. Il y a eu, en effet, l’opération de morcellement en plusieurs lots. Certains ont été d’ailleurs vendus à des particuliers des villages limitrophes. Mais les villageois d’Ajerrar se sont soulevés contre le projet, car, selon eux, le fait de mettre ces lots de terrains en vente libre, sans condition d’être destinés uniquement aux citoyens de la commune, sous-entend qu’ils sont accessibles à tout le monde, y compris aux spéculateurs. Ceux qui ont déjà acheté des lots ont été convaincus par les villageois d’Ajerrar de renoncer à leurs démarches. C’est ce qu’ils ont fait et l’APC a dû les rembourser. Depuis lors, le terrain, d’une superficie de 30 hectares, est resté tel quel, pendant que nous, nous voulions avoir un projet d’envergure au profit de notre commune, surtout pour absorber la crise du logement. Notre démarche a eu l’adhésion de la quasi-totalité de la population locale, notamment celle des villages proches d’Ajerrar. Ce sont surtout ces patelins, qui renferment les deux tiers de la population globale de la commune, qui se trouvent dans le besoin de logements.

Qu’en-est-il de la mise en chantier du projet ? Avez-vous lancé l’étude y afférente ? Et qu’en pensent les villageois d’Ajerrar ?

Le projet du pôle urbain ne devra pas tarder à être lancé, l’étude étant finalisée et l’entreprise réalisatrice choisie. C’est une grande entreprise chinoise qui sera chargée de la réalisation, telle que prévu dans le projet initial destiné au pôle d’excellence d’Oued Falli. Néanmoins, je précise que pour que cette entreprise puisse installer son chantier, nous devons résoudre quelques incompréhensions de certains villageois d’Ajerrar qui s’opposent à ce projet. Ils doivent être convaincus que ce grand projet est d’abord bénéfique pour leur village et leurs enfants, en ce sens qu’il prévoit la réalisation de 882 logements sociaux destinés exclusivement aux citoyens de la commune. Les citoyens d’Ajerrar, comme ceux des villages limitrophes, y trouveront toutes les commodités nécessaires sur place. Cela devra les réjouir, puisqu’ils n’auront plus besoin de faire le déplacement vers le chef-lieu de Fréha ou vers Azazga, pour scolariser leurs enfants, par exemple, ou pour avoir un service auprès des institutions étatiques. Nous projetons, d’ailleurs, d’offrir des espaces pour plusieurs institutions publiques, en relation directe avec les besoins vitaux des citoyens, à l’instar de la poste ou des organismes d’assurance sociale. Le pôle urbain d’Ajerrar permettra assurément de décongestionner le chef-lieu de la commune, mais il surtout sera d’une complémentarité non négligeable à tous les niveaux de la vie sociale, économique et culturelle de mes concitoyens. J’invite donc toute la population de Fréha à adhérer à ce projet qui n’est que le prélude d’autres projets prometteurs pour notre commune.

Entretien réalisé par D. O.

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