«Je ne serai jamais candidat contre Bouteflika»

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Ahmed Ouyahia a affirmé, hier, qu’il ne sera pas candidat à la présidentielle de 2019, contre le président de la République Abdelaziz Bouteflika, si ce dernier brigue un 5e mandat.

S’exprimant lors d’une conférence de presse à l’issue de la 4ème session du conseil national de son parti qui a eu lieu jeudi et vendredi derniers, le Secrétaire général du RND a voulu mettre un terme à ce qui, croit-il, nourrit les attaques qui sont dirigées contre lui ces derniers jours. «Je ne serai jamais candidat contre le Président Bouteflika. Je l’ai toujours soutenu et il est tout à fait logique que je sois à ses côtés s’il se présenter à la prochaine présidentielle», a-t-il dit. A la question de savoir s’il y a des clans au sein du pouvoir, M. Ouyahia a répondu par la négative, précisant : «Même au sein de l’appareil de l’exécutif il n’y en pas et il ne peut y en avoir». Commentant les déclarations du secrétaire général du front de libération nationale (FLN), Djamel Ould Abbès, le leader du RND dira : «Le FLN est un allié stratégique dans le cadre de la défense des intérêts de l’Algérie». Il a fait état, dans ce sillage, des instructions qui ont été données aux cadres de sa formation politique «pour ne pas attaquer le FLN». Répondant aux critiques de Chakib Khelil, Ahmed Ouyahia a répliqué qu’il respectait tous les citoyens algériens. «Le citoyen Chakib Khelil est responsable de ses propos. Tout le monde sait que personne ne l’a défendu comme je l’ai fait moi», s’est-il contenté de dire. Attendu sur la question qui a fait couler de l’encre depuis l’instruction du président de la République sur les privatisations des entreprises publiques supposées êtres mises en branle suivant la Charte du partenariat public-privé, Ouyahia a précisé que cette question nécessitait plus de clarification pour rassurer les citoyens. Certains partis «ont créé un conflit sans aucun contenu politique», a-t-il martelé. Et de noter que «la Charte sociétaire privé-public est un document référentiel qui nécessite une loi. Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a donné une instruction de subordonner tout partenariat à son accord». Il a qualifié la décision du chef de l’Etat de «sage», car elle a permis «le retour de la sérénité». «Dieu merci, maintenant on est tranquilles», a-t-il lancé. Le SG du RND, endossant son costume de Premier ministre, a indiqué dans ce contexte, que le processus du partenariat entre le secteur public et privé va se poursuivre, «car il est dans l’intérêt de l’économie nationale». «Je ne vois pas de raisons pour arrêter ce partenariat. Il y a des entreprises publiques qui font face à des difficultés financières et il faut leur donner l’occasion pour résister». Dans ce sillage, il a souligné l’importance de dire la vérité au peuple concernant la situation financière du pays : «Depuis mon arrivée à la tête du Premier ministère, j’ai réussi à sortir le peuple algérien de l’illusion de l’aisance financière», s’est-il enorgueilli. Et de souligner que le problème du déficit budgétaire ne sera pas réglé, «même si le prix du baril du pétrole atteint les 70 dollars». Mais l’Etat a mis en place, a-t-il soutenu, des mécanismes qui permettront de faire face aux problèmes financiers durant cinq ans. S’agissant du montage des véhicules, le conférencier a fait état de 90 dossiers qui sont en cours d’étude.

«Ali Haddad est notre principal partenaire économique»

Par ailleurs, interrogé sur son absence à la conférence des énergies renouvelables, organisée par le FCE, Sonatrach et Sonelgaz, Ouyahia a indiqué qu’il avait des engagements ce jour-là. «Ali Haddad est un ami et il est le principal partenaire économique du gouvernement», s’est-il contenté de dire. Sur le volet social, le SG du RND a abordé le retour du phénomène de l’immigration clandestine, précisant que c’est une question «très profonde». «Pourquoi les jeunes prennent le risque de se jeter dans la mer pour quitter leur pays ?», s’est-il interrogé. Selon lui, «plusieurs entreprises ont besoin de la main d’œuvre et il n’y a pas de famine en Algérie». Concernant les actions de protestation des médecins résidents, Ouyahia a indiqué que le dossier est au niveau du ministère de la Santé. En ce qui concerne l’incident qui s’est produit à l’intérieur du CHU Mustapha Pacha, il a fait remarquer que «plusieurs policiers ont également été grièvement blessés». Il a tenu à saluer les efforts consentis par les services de la Sûreté nationale et de la Gendarmerie nationale dans la préservation de la sérénité, précisant que «s’il y a des dépassements, la justice tranchera». Il a rappelé, à cette occasion, que les marches sont interdites dans la capitale, précisant : «Je ne suis pas pour la répression, mais plutôt contre l’anarchie». Et d’ajouter : «Tant qu’on ne sait pas marcher dans la sérénité, nous ne pourrons pas autoriser les marches dans la capitale».

Samira Saïdj

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