L’imbroglio des partis démocratiques

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Par S. Ait Hamouda

Sadi rend son tablier au RCD et Amar Laskri du FFS démissionne… Voilà ce que sont les banalités du jour. L’un quitte son parti dont il est le cofondateur et l’autre laisse biens, vaches et poules pour aller voir ailleurs, trouvant l’air qu’il respire étouffant au parti d’Aït Ahmed, dont il était membre de la présidence collégiale. Le premier trouve qu’il faut laisser la place aux jeunes. C’est certes une bonne chose, que céder son poste aux nouvelles générations, si tant est sincère la décision. Et le second pour diverses raisons, dont l’égo n’est pas la moindre, mais supposons qu’il demeure un militant comme un autre. Sadi a déclaré au 5e congrès du RCD tenu à Zeralda les 9 et 10 février : «N’étant pas congressiste et n’étant plus, depuis ce matin, militant, je ne vais pas m’exprimer en tant que fondateur du parti comme cela a été suggéré. On ne fonde pas un parti pour se l’approprier». A la bonne heure ! Que cela préfigure, ou non, un changement dans le fonctionnement du RCD ou au pire un lifting de façade. Pour qu’un parti passe de la droite à la gauche sans se sentir de gênes, c’est quand même avoir de l’aplomb et une certaine dose d’outrecuidance. Mais passons à l’essentiel et récapitulons : A sa création, le RCD était une formation de centre-gauche, pour une meilleure vision. Hier, il était un peu, beaucoup, de droite et aujourd’hui il veut changer de nom pour redevenir «progressiste». C’est son affaire et son droit de se revendiquer de quelque côté qu’il veut. Mais nous sommes, à bien des égards, tenus de nous poser des questions qui méritent d’être posées, en l’occurrence : que veut-il dire par «Je serai engagé dans d’autres registres et sur d’autres terrains mais je partagerai toujours avec vous nos postulats éthiques et j’honorerai comme au premier jour nos professions de foi» Quand celui qui tient ces propos disait du temps où il était le leader incontestable et incontesté du RCD : «Il n’y a pas d’éthique en politique». Qu’à cela ne tienne, le RCD comme le FFS vivent, à peu près, les mêmes farces jusqu’au réveil de leurs partisans… Un jour ou l’autre assurément.

S. A. H.

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