L’exécutif présente son bilan de 2017

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La session ordinaire de l’assemblée populaire de la wilaya de Tizi-Ouzou s’ouvre aujourd’hui et s’étalera jusqu’à demain, avec à l’ordre du jour le bilan de la wilaya de l’année 2017, un point de situation sur les projets structurants et le suivi de l’exécution des délibérations de l’assemblée.

La lecture du bilan de la wilaya est très attendue, surtout que plusieurs projets en réalisation accusent des retards dans leur avancement. Les directeurs de l’exécutif de wilaya concernés par les projets structurants devront prendre la parole pour faire un état des lieux des dits projets et faire part des contraintes rencontrées sur le terrain. Il s’en suivra des interventions des présidents des commissions concernées qui ont, pour rappel, effectué des visites des chantiers sur le terrain et qui ont, eu aussi, à débattre avec les directeurs lors des différentes réunions tenues à l’hémicycle Aïssat Rabah pour appeler à l’accélération de la cadence des travaux, pour non seulement rattraper le retard mais surtout livrer les projets pour prétendre à l’inscription d’autres qui font défaut à Tizi-Ouzou. Certains projets structurants, notamment le barrage de Souk Tléta et les trois autres non encore lancés, la pénétrante vers l’autoroute Est-Ouest, le projet de téléphérique, le centre anti-cancer et le stade de 50 000 places couvertes de Boukhalfa, à l’Est de Tizi-Ouzou, constituent une illustration des chantiers à la traîne.

Le barrage de Souk N’Tléta à seulement 43% d’avancement

Si la wilaya de Tizi-Ouzou est forte d’une capacité annuelle de plus d’un milliard de mètre cube d’eau, il est malheureusement constaté que la plus grande partie de cette richesse finit sa course dans la mer, étant donné que la capacité d’emmagasinement de la wilaya peine à atteindre le cinquième, soit moins de 200 millions/m3. C’est comprendre que 80% de la ressource n’est pas exploitée. Des projets ambitieux ont, dès lors, été inscrits à l’indicatif de la wilaya (Souk N Tléta, Bounachi, Zaouia et Sidi Khelifa). Le barrage de Souk Tléta sur l’oued de Bougdoura, en phase de réalisation, n’est qu’à 43% d’avancement. Ce barrage d’une capacité de 98 millions m3 pour un coût global de 17,5 milliards de dinars, est destiné à l’alimentation en eau potable des régions de Tizi-Ouzou et de Boumerdès. 188 localités de la wilaya de Tizi-Ouzou seront concernées par l’eau de ce barrage, soit une population estimée à 240 000 habitants. Comme d’autres projets, ce barrage a connu des oppositions à l’origine de 37 mois de retard. La mise en service est envisagée pour la fin de l’année 2019. Toutefois, il faut rappeler que l’achèvement de ce projet et son exploitation est conditionnée par le recasement de certaines familles qui habitent encore sur la zone du chantier. C’est dire qu’il faut vite achever les logements destinés à ces familles et surtout trouver une issue pour faire parvenir les indemnisations décidées par la wilaya et l’APW à la progéniture des propriétaires terriens, car pour le moment rien n’est fait dans ce sens. Les trois autres barrages, à savoir le barrage de Sidi Khelifa, dans la commune d’Azeffoun, n’est qu’en cours de lancement. Ce projet est attribué à l’ETRHB Haddad et une entreprise Turque GUNSAYL pour une enveloppe financière de 8,4 milliards de dinars et un délai de réalisation de 40 mois. Celui de Bounachi, dans la commune de Mekla, est toujours en attente d’inscription. Enfin, le barrage de Zaouïa sur l’oued Stita, dans la commune de Makouda, fait objet d’une farouche opposition par des exploitants agricoles. Son étude est à l’arrêt après seulement 20% d’avancement à cause des oppositions.

Le projet de téléphérique ? Des pylônes et puis quasiment rien

Le projet du téléphérique de la ville de Tizi-Ouzou inscrit en 2013 n’est malheureusement pas opérationnel après plus de 5 ans de travaux. Ce projet de télécabines censé diversifier le transport, désengorger le centre-ville en proie à un étouffement quotidien et réduire le degré de la pollution aurait dû être opérationnel dans un délai n’excédant pas 24 mois, soit en 2015. Ce projet de 7 kilomètres par voie aérienne, qui bute toujours sur des oppositions et différentes autres contraintes, n’a atteint après 4 ans de son démarrage qu’au siège de la wilaya n’est qu’à 48%. Les deux autres tranches allant de la wilaya jusqu’à Beloua, puis Redjaouna n’ont pratiquement pas avancé. Le taux pour ces deux tranches reste faible. À rappeler que ce nouveau moyen de transport par câbles, allant de la gare multimodale vers Redjaouna, coûtera 490 milliards de centimes. Les deux entreprises en charge de sa réalisation n’ont pas honoré leurs engagements. Cette ligne comprend 8 stations, 80 cabines et 30 pylônes. Les orientations et les directives du ministre des Transports et du wali de Tizi-Ouzou n’ont rien changé. La situation s’est davantage compliquée après la défaillance de l’entreprise BAPIVA et les paiements sont bloqués. Le processus lancé pour débloquer la situation se heurte à des lenteurs, en plus du problème de plafonnement des paiements qui risque de retarder plus l’avancement du projet. C’est dire que ce projet ne verra pas le jour de sitôt. La mise en service partielle envisagée n’a pas eu également lieu. Concernant le projet de la pénétrante vers l’autoroute Est-Ouest sur une distance de 48 kilomètres, lancé en mars 2014, n’est toujours pas achevé. Son coût est de plus de 50 milliards de dinars. C’est encore une fois que de retard !

Le stade de 50 000 places couvertes de Tizi-Ouzou remonte à 2005 et ce n’est pas encore fini !

Le stade de Tizi-Ouzou, un projet qui a fait couler beaucoup d’encre et de salive depuis 2005, la date de son inscription, un projet que toute la famille sportive attend depuis 13 années n’est pas encore prêt. Ce méga projet qui coûtera plus de 46 milliards de dinars et qui s’étend sur 58 hectares, puisqu’en plus du stade de 50 000 places couvertes il englobe aussi un stade d’athlétisme, un centre d’accréditation, un terrain de réplique, des parkings, un gazonnier et plusieurs espaces conformément aux normes de la FIFA, ne sera livré qu’en fin de l’année 2018. Il est à rappeler que l’inscription de ce projet remonte à 2005 mais l’ODS de démarrage n’a eu lieu qu’en 2010 et leur démarrage effectif n’a eu lieu qu’en 2011. Après plusieurs reports, à présent on projette sa livraison pour décembre 2018. À signaler que son taux global d’avancement est actuellement à 75%. Le délai est jouable, la population locale et l’ensemble des sportifs croisent les doigts.

Le centre anti-cancer de report en report !

Le projet du centre anti-cancer (CAC) lancé en 2012, a connu plusieurs soubresauts. Le premier arrêt des travaux a duré une année, le chantier a été enfin relancé. Une première date d’ouverture a été annoncée pour juillet 2015, mais ce ne fut pas le cas. Une autre date a été avancée pour juillet 2016 ou à défaut pour décembre 2016, puis 2017. Hélas ce n’était toujours pas le cas. À rappeler qu’en août 2013, le taux d’avancement du chantier était de 25%, en août 2014, le taux est resté à 25% et en mars 2015, le taux était de 40%. En décembre 2016, le taux des travaux n’était que de 55%. À présent, on estime le taux d’avancement à 85% et sa mise en service est, une nouvelle fois, prévue pour le deuxième trimestre de l’année en cours. Pour ce qui est de l’EPH de 60 lits des Ouadhias qui est en cours de réalisation, la Direction de la santé estime que le taux d’avancement est à 75% et que sa livraison se fera d’ici la fin de l’année en cours. Faux ! Affirment des sources locales au fait de la situation de ce projet. Elles estiment que le taux d’avancement n’est qu’à hauteur de 45%. Le projet, selon nos sources, ne sera achevé qu’en fin 2019 si toutes les mesures sont prises et tous ses équipements acquis à temps. Pour les EPH de Béni Douala, Ouaguenoun, Mekla et Ouacif, ils sont juste inscrits en étude, donc il faut batailler pour leur inscription en réalisation et équipement. L’EPH de Maâtkas inscrit en étude et réalisation, il faut encore le réévaluer puisque l’avis d’appel d’offre lancé a été infructueux à deux reprises. L’hôpital de Bouzeguène est en phase d’être confié à une entreprise de réalisation nationale et enfin celui d’Aïn El Hammam vient d’être dégelé. Bien entendu, d’autres secteurs en souffrance seront aussi abordés. Il s’agit surtout du secteur de l’investissement, du tourisme, du gaz naturel, de l’eau potable, l’éducation, l’enseignement supérieur… des secteurs qui doivent être secoués.

Hocine Taib

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