Le 20 avril et le folklore

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Par S. Ait Hamouda

Qu’est-ce que l’arbre ou un prétendu jumelage sanitaire a à voir avec le 20 avril ? Rien évidemment. Cependant, l’arbre, le patrimoine, le livre, la santé… malade et toutes les occasions imaginables s’introduisent par effraction dans cette date phare de l’identité. On remarquera encore l’omniprésence de la robe kabyle, des bijoux, de la poterie et tout le toutim à cette occasion, à ce repère majuscule. Ou on manque d’imagination et on intègre tout sans réfléchir, au pied levé, pour faire de l’omni-fonction de cette occasion un rappel de tout et de rien, pourvu que l’événement soit festif et les affaires marchent bien. Ou on ne s’en fout pas de tout mais il faut qu’on remarque l’activité et cela suffit pour marquer le coup. Le 20 avril a été une démarche qui reste dans les mémoires de chaque Algérien, comme un geste éminemment politique qu’englobe avec autant de conviction et de foi, la culture, l’Histoire, l’appartenance à une identité. Reste l’exposition folklorique et artisanale à d’autres occasions, d’autres opportunités, d’autres jours pourvu de les honorer. Le 20 avril reste dans les mémoires, tel un rendez-vous non seulement calendaire mais aussi historique qui rappelle les luttes pour tamazight et sa reconnaissance, bien plus tard, en tant qu’élément muséographique au début, et ensuite consacré par la mère des lois comme langue nationale puis officielle. Ce qui a clos le débat de clocher, clos les étals où tamazight était perçu ainsi une marchandise négociable à n’importe quel prix. La moindre des démarches était, sans exclusion d’aucune sorte, de maitriser l’usage de cette langue par l’écrit et le dit. Cela suffit à tamazight, à la langue mère et à son terroir. Quoique l’on dise ou l’on fasse, la culture est par définition ce qui reste lorsque on a tout oublié, un acquis par delà tout inné qui réconcilie d’abord avec nous même, et ceux qui sont dans le même sac que tout les habitants de l’Algérie voire l’Afrique du nord. On se pose une question dont on présage la réponse, à quoi sert-il de s’égosiller quand on a tout sur un plateau ? À rien sauf à revendiquer ce qui, en principe, est réglé…

S. A. H.

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