La santé, c’est selon…

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Par S. Ait Hamouda

La santé, c’est l’essentiel dans la vie d’un d’homme ou d’une femme. De plus, c’est ce qu’il y a de plus compliqué, en termes de prise en charge, mais, nous rassure-t-on, elle est gratuite, que l’on soit riche ou pauvre. Cependant, lorsqu’on est riche, on opte plus pour les cliniques huppées, alors que pauvre, on ne peut que prier le sort de nous épargner le destin de nos semblables qui ont succombé à une étourderie, une inadvertance. Quoi qu’on dise, qu’elle soit gratuite ou payante, la santé est précieuse pour tous. Elle n’a pas de prix pour les plus aisés, qui pestent quand leur fortune ne la leur achète pas pour autant, et qui pour une fois vérifient à leur grand dam la véracité de l’adage disant que l’argent ne fait pas le bonheur. Pour les non-nantis, quoique celle-ci soit encore plus importante du fait qu’ils n’ont à compter que sur elle pour continuer à se débattre avec la vie, on se soigne comme on peut, chez le médecin comme chez les charlatans dont le nombre est, d’ailleurs, en constante progression ces derniers temps. Les marchands de poudre de perlimpinpin, ou de remède miracle, il en pullule chez nous. Ils ont les mots pour tous les maux. Il y a de quoi fermer les hôpitaux quand on les écoute se moquer jusque du cancer ou du sida, qui ne semblent pas le moins du monde les «intimider». Si le mal se veut récalcitrant ou veut «jouer au coriace», il suffit d’aller voir un «Taleb» et tout sera réglé séance tenante. Mais quand vous êtes nanti, vous avez tout de même les moyens du choix de la médecine qui vous sied, du médecin qui vous convient, de la prise en charge qui vous arrange, et le cas échéant du Taleb du bout du monde si on vous le recommande en désespoir de cause. Des admis aux hôpitaux arrivent à mourir, ce qui n’a jamais été dans leurs intentions en se rendant à ces lieux. Cela peut être de l’ordre normal des choses. Mais, quand il s’agit de cas psychiatriques, il ne serait pas aisé de convaincre que untel est mort parce qu’il était trop fou. Il se trouve que ces malades couvent aussi d’autres maladies organiques ou les ont développées après avoir été internés, mais le traitement reçu n’est prescrit que pour la pathologie psychiatrique. On diagnostique une maladie mentale, et on oriente l’aliéné vers la cellule qui lui convient, sans le soumettre à autre consultation pouvant révéler une pathologie somatique, comme si l’une excluait toutes les autres. Cela arrive aussi lorsqu’un indigent se présente aux urgences. Ausculté à la va vite, on pose un diagnostic pouvant n’être d’aucun rapport avec le mal, et on décide d’une orientation tout aussi erronée, ce qui se traduit par une médicalisation qui ajoute elle-même sa menace. Cela dit, quand on souffre chez nous de quelque maladie, l’argent qu’on consacre au traitement est comparable à une mise à la loterie, il faut s’attendre au meilleur comme au pire.

S. A. H.

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