“Le projet sera livré début 2009”

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Dans l’entretien qu’il nous a accordé, le directeur du groupement chargé de la réalisation des travaux de la voie ferrée de Tizi-Ouzou – Oued Aïssi parle de l’imminente livraison du projet après quatre ans de travaux.

La Dépêche de Kabylie : Aujourd’hui, où en êtes-vous avec le projet de la voie ferrée Tizi-Ouzou-Oued Aïssi ?

Kadi Maher :Disons que nous sommes à 80% d’avancement des travaux.

Les tunnels au nombre de trois sont achevés à 100% ainsi que le tronçon reliant Tizi-Ouzou à Kaf Enâadja. Concernant la partie Kaf Enâadja- Oued Aïssi, on est actuellement au stade de la pose des rails. On peut estimer l’avancement des travaux de cette pose de rails à 75%, cependant on peut dire que le plus difficile des travaux a été réalisé, à savoir notamment le terrassement et la réalisation des ouvrages d’art.

Donc, la réception du projet devrait se faire très prochainement…

Effectivement, la livraison de ce projet est prévue en principe au début de l’année 2009…

Cela va faire quand même 14 ans que le projet traîne puisque celui-ci a été lancé en 1994…

Justement, je profite de cette occasion pour éclaircir les choses. Il faut que tout le monde sache que nous ne l’avons pris en main qu’en 2004. Notre groupement a signé l’ODS, pour être précis, le 14 septembre 2004. Je dois aussi mettre en exergue les difficultés et contraintes rencontrées sur le terrain. Je cite particulièrement l’état du relief très accidenté, lequel a nécessité la réalisation de trois tunnels et six viaducs. A cela, s’ajoute l’état marécageux de certaines parties du terrain, sans oublier la conduite de gaz qui a nécessité une déviation. L’expropriation de terrains nous a pris également beaucoup de temps, comme ce fut le cas d’ailleurs avec les résidants du bidonville de Oued-Aïssi dont l’évacuation pour les reloger dans la base vie, construite spécialement pour eux s’est faite après recours à la force publique. Je peux vous dire que sans toutes ces contraintes, le projet aurait été déjà livré.

Revenons un peu au début du projet lancé en 1994. à votre prise en main de celui-ci en 2004, qu’est-ce qui a été déjà réalisé ?

On a hérité d’une gare réalisée par Cosider, laquelle entreprise avait également effectué les terrassements. L’entreprise ENGOA a de son côté réalisé les ouvrages d’art n° 1, n° 2, n° 11 et une partie de l’ouvrage numéro 3 et 4. L’ONGOA a également installé quelques piles.

Autrement dit, votre groupement a réalisé le gros des travaux…

En effet, notre groupement constitué, faut-t-il le signaler, de l’ETRHB et OZGUN qui est une entreprise turque a achevé l’ouvrage d’art n° 3 sur une distance de 143 m ainsi que, l’OA 4 sur 443 m. Le groupement a réalisé l’OA n° 10 long de 450m, et l’OA 10bis (130 m). On a réalisé deux ponts de 225 m et 125 m, trois tunnels à Tassadort (225 m), Bouhinoun (802 m) et Ihesnaouène (652 m). Nous avons aussi procédé à la construction de murs de soutènement par endroits, pour éviter les glissements de terrain. En somme, sur les 14 km de la voie ferrée, notre groupement a réalisé 1,5 km d’ouvrages d’art (ponts et viaducs) et 1,7 km de tunnels, cela nous renseigne davantage sur les difficultés du tracé de l’itinéraire.

Une chose importante à signaler, c’est l’usage de la technique de poussage pour l’installation des viaducs appelée PRS, une technique utilisée pour la première fois en Algérie, et si je ne me trompe pas, il n’y a qu’en Afrique du Sud que cette technique de pointe a été déjà utilisée sur tout le continent africain.

On vous laisse le soin de conclure cet entretien…

Je voulais justement dire que ce projet a été réalisé grâce à l’apport et le concours de toutes les parties concernées de près ou de loin, je fais référence notamment aux entreprises aux pouvoirs publics qui ont travaillé la main dans la main pour la concrétisation de ce projet qui constitue l’une des priorités des plus hautes autorités du pays. Il va sans dire que ce projet sera d’un grand apport pour la wilaya de Tizi-Ouzou, et aussi bien sur le plan économique que social.

Propos recueillis par M. O. B. et A. C.

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