Après avoir adressé plusieurs courriers aux responsables de la wilaya et à ceux du ministère de tutelle, les cadres et employés de la DJS de Bouira ont fini par passer à l’action en organisant, hier, un sit-in devant le siège de leur direction.
En effet, ils étaient des dizaines de cadres et d’employés à ne pas rejoindre leurs postes et à se rassembler devant l’établissement. Les protestataires, dont la majorité des éducateurs spécialisé des conseillés sportifs ou des techniciens supérieurs du secteur, disent avoir recouru à ce mouvement de protestation, «pour dénoncer la dégradation de leurs conditions de travail» et «réclamer la revalorisation des cadres de la DJS et assurer l’égalité des chances pour chaque employé de cette direction». Les cadres contestataires, qui ont soulevé plusieurs autres revendications d’ordre professionnel, ont réclamé ouvertement, «le départ du directeur et de son administration», les accusant d’être «les responsables directs de la dégradation de leur situation». Ils accusent le directeur «de manque flagrant de communication et de n’avoir jamais pris l’initiative de nous réunir et nous expliquer les raisons de cette situation !». Les cadres que nous avons interrogés sur place affirmaient également qu’ils n’ont jamais bénéficié des postes spécifiques ou autre promotion, malgré la mise en application de nouvelles lois leur permettant l’accès à des postes supérieurs, au moins une fois dans leur carrière. «Des collègues retraités n’ont pas bénéficié à ce jour, de leur prime de graduation, d’autres ont passé toute leur carrière dans un seul grade ! C’est tout simplement de l’injustice», nous dira l’un des représentants des protestataires. Le même interlocuteur nous dira également que les paies des employés de la DJS ne sont jamais versées à temps et enregistrent souvent des retards, notamment depuis l’année dernière : «Nous sommes le 20 décembre et nous n’avons toujours pas eu notre salaire. Nous ne cessons de faire des va et vient à la poste, mais à chaque fois nous revenons bredouilles. C’est la fin d’année et nous avons besoin de nos salaires !». Nous avons contacté le DJS pour avoir sa version des faits, et celui-ci, M. Djender en l’occurrence, a nié en bloc les accusations des protestataires, affirmant avoir décroché au profit des cadres et des employés de sa direction une centaine de postes de promotion, depuis son installation en 2013. Il nous assurera également avoir réglé la totalité des rappels et autres primes de graduations depuis 2008. «Tous nos employés ont bénéficié d’au moins une année de formation, ce qui leur a permis d’accéder à des postes en graduation. En plus, nous étions la première direction, à l’échelle nationale, à régler les valeurs d’intégration dans ces postes depuis le 1er janvier 2008», expliquera-t-il. Concernant le retard de payement pour ce mois de décembre, Mme Yaâkoubi, chef de service de l’administration, nous a affirmé que ce retard est dû à des problèmes d’ordre administratif. Notre interlocutrice ajoute que l’ensemble des employés sont rémunérés à découvert, et ce depuis le 30 novembre dernier. L’absence de dérogation de signature du directeur, dont la mission d’intérim n’a pas été renouvelée, bloque aussi la finalisation de l’opération de payement : «Nous faisons des va et vient, quotidiennement à Alger, pour pouvoir régler ce problème dans les plus brefs délais, car ce sont les services du ministère qui prennent en charge nos fiches de paies et toute la documentation. Actuellement, le dossier est au niveau du contrôleur financier de la wilaya», a-t-elle affirmé. A propos des promotions dans le secteur, notre interlocutrice a tenu à démentir les propos des contestataires. Document à l’appui, elle affirme avoir enregistré pas moins de 231 promotions au profit des cadres et des employés depuis 2010.
O.K.