Marché des fruits et légumes à l’origine, le souk d’Aïn El Hammam est devenu, au fil des ans, un lieu où tout s’achète et se vend. On y trouve de tout.
Des fruits exotiques aux chaussures, en passant par des produits de l’alimentation générale, les marchands ambulants étalent des produits de toute sorte dans les moindres recoins. Des articles de consommation, dont la date de péremption est douteuse aux babioles chinoises ou encore des CD contrefaits sont vendus, sans crainte aucune d’un contrôle inopiné. Les viandes et les poissons sont étalés dans des conditions d’hygiène très loin des normes requises. Le poulet égorgé au milieu des détritus et des poussières, que de nombreux clients achètent, ne donne pas l’impression de gêner les consommateurs ni personne d’autre, d’ailleurs. Par ailleurs, après avoir disparu de nos marchés, les pétards vendus sous le manteau, à un certain moment, semblent revenir par la grande porte. Mardi dernier, jour de marché hebdomadaire qui attire le plus grand nombre de marchands en tous genres, un jeune vendeur étale sa marchandise, pourtant interdite à l’importation et à la vente au beau milieu de la rue. Il ne donne pas l’impression de craindre un quelconque contrôle. Au contraire, il était plutôt serein, discutant avec les clients des prix des articles qu’il leur propose. Une dizaine de variétés de pétards, de différentes sortes et de tous calibres, sont sortis d’un cabas qu’il prend soin de garder sous sa table de fortune. Des fumigènes, des feux d’artifice et autre gros pétards, dont on devine le degré de nuisance, attirent des adolescents qui semblent avoir de grandes connaissances en la matière. Les jeunes clients, trouvant exagérés les prix affichés, essaient de négocier l’achat de certains produits. Pour se justifier, le vendeur évoque la rareté de la marchandise que «seul un algérois, (son fournisseur) détient en ce moment». Les services d’hygiène et ceux des fraudes devraient, de temps à autre remettre un peu d’ordre dans cette anarchie qui semble partie pour durer.
A.O.T