Eternel Novembre

Partager

Il y a 54 ans, jour pour jour, des paysans affamés mais toujours dignes avaient décidé de chasser l’armée coloniale par la voie révolutionnaire, celle des armes.

Sept ans et demi après, les Algériens ont réussi à mettre dans les bateaux des milliers de soldats vers la métropole qu’ils n’auraient jamais dû quitter.

Un peu plus d’un demi-siècle après, notre Révolution demeure méconnue par les plus jeunes d’entre-nous, voire souvent dénigrée.

La construction d’une mémoire collective subit les contrecoups et les manœuvres de tous ceux que le slogan : « Un seul héros le peuple » a caché et tu leur lâcheté, leur indifférence, voire leur compromission avec les forces coloniales.

Ce slogan à générosité révolutionnaire, brandi au lendemain de l’Indépendance, a non seulement permis à ceux tapis dans l’ombre, aux « Marsiens » et autres « mitch-mitch » de revendiquer des hauts faits d’armes qui leur sont étrangers, et qu’ils n’approuvaient pas, bien des fois.

D’un autre côté, ce slogan a vidé de son essence le sacrifice suprême consenti par le million et demi de martyrs pour que vive l’Algérie indépendante.

Quel mérite a le chahid, puisque tout le peuple avait fait la Révolution ? Du coup, on évacuait la possibilité de traîtrise et l’indifférence de la part de certains Algériens.

Ces derniers ont été nombreux, seuls dans les isoloirs durant le référendum du 3 juillet 1962, à revendiquer le statut de colonie au profit d’une Algérie indépendante.

Loin de céder à une quelconque paranoïa, on peut sans risque de se tromper, dire que bon nombre de ces gens-là, des Algériens comme vous et moi, n’ont pas digéré, un demi-siècle après, la souveraineté nationale.

Aux côtés de tous ceux-là, se trouve une autre catégorie qui fait fuire les jeunes de ce pays de leur histoire.

Ceux qui par jalousie, devenus aigris avec l’âge peut-être, qui ne trouvent rien à dire pour se rendre intéressants, puisque l’Histoire ne s’est pas intéressée à eux, que d’insulter des symboles de la Révolution ; et bizarrement, sans qu’ils ne soient inquiétés. Ainsi après des personnages qui ont exercé les plus hautes charges de l’Etat, en l’occurrence Ali Kafi et Ahmed Benbella ; voilà le sieur Mourad Benachenhou qui n’hésite pas à vilipendier, un héros comme Abane Ramdane.

Voulant réhabiliter Messali Hadj (ce qui est de son droit), ce monsieur descend en flammes l’architecte du congrès de la Soummam; sans savoir que c’est l’Histoire avec un grand « H » qui a consacré Abane, et que ce n’est point des histoires et autres intrigues qui sont en mesure de faire sortir de la mémoire collective un symbole et un repère.

Et puis, on est en droit de se poser cette question : pourquoi Abane dérange-t-il encore certains ?

I. Ben

Partager