Tamazight mérite bien «son» académie !

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Par Sadak Aït Hamouda

La question de l’Académie algérienne de Tamazight a été abordée, avant-hier, par le Conseil des ministres, présidé par le président de la République. Ce n’était pas une surprise, parce que, à la constitutionnalisation de la langue de tous les Algériens, il était déjà prévu l’avènement d’une académie qui s’occupera de la normalisation et de la standardisation de cette langue. Seulement, il est à souhaité qu’elle ne connaisse pas le même sort que le HCA à ses débuts, où des gens qui n’avaient rien à voir avec la langue, l’histoire et la culture amazighes, se sont retrouvés dans cette institution qui dépendait de la présidence de la République et avaient des pouvoirs discrétionnaires, qu’il (le HCA) n’a jamais fait prévaloir. Tous les Algériens souhaitent que l’Académie soit encadrée par des compétences avérées qui auront à cœur de mettre tamazight au diapason des langues modernes, avec une sémantique qui tienne la route, loin des néologismes farfelus. D’autre part, il est normalement prouvé que ne peut prendre la responsabilité de conduire son monde à l’emporte-pièce, n’importe qui, n’importe comment et n’importe où. Il faudrait, au préalable, être doté de connaissances avérées à cet égard. Il ne convient pas que l’on bricole, que l’on s’amuse et que l’on se fiche de l’enseignement de cette langue. Il faut qu’on soit fiers de ce legs ancestral, qu’on ne succombe pas à des mirages ou à des rêves qui ne font que reculer l’échéance de voir les gens parler non une langue mais des patois qui n’ont rien à voir avec nos traditions, notre patrimoine multimillénaire et notre langue. Et ils sont nombreux à dire que le berbère n’est pas une langue mais un dialecte. Là ils implique le kabyle, le chaoui, le chenoui,… Et pas tamazight, une langue parlée dans toute l’Afrique du nord, presque tout le bassin subsaharien jusqu’au Burkina Faso et aux îles Canaries. La langue de tous les Algériens mérite bien une académie pour s’en occuper.

S. A. H.

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