Nécessité de dépasser l’aspect folklorique

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Une centaine d’artisans venus de vingt-quatre wilayas du pays participent, durant une semaine, à la 10e édition du Salon national de l’artisanat, dont l’ouverture officielle a eu lieu hier au jardin Mohand Oulhadj de la ville des Genêts.

Cet événement, organisé par l’APW de Tizi-Ouzou, en collaboration avec la chambre des métiers, contribue, selon le président de l’APW, Youcef Aouchiche, «à la valorisation, la préservation et la sauvegarde du patrimoine matériel et immatériel de notre wilaya et participe aux efforts de développement». Il offre, explique-t-il, «une opportunité d’échange du savoir-faire et un espace pour la commercialisation et la promotion de la production artisanale locale». Le responsable plaide pour «une prise en charge particulière et effective de la part des responsables du secteur». Le P/APW a soulevé un certain nombre de problèmes dont souffrent les 13 000 artisans «recensés» au niveau de la wilaya de Tizi-Ouzou. Il s’agit, entre autres, de la rareté et la cherté de certaines matières premières, ajoutant à cela la concurrence déloyale des produits contrefaits et importés qui envahissent le marché national, ainsi que les marges de gains parfois insignifiantes par rapport à l’effort consenti contraignant beaucoup d’entre eux à changer d’activité. L’élu appelle les responsables concernés à «prendre des mesures concrètes pour lutter contre les produits contrefaits et permettre d’approvisionner, via les circuits officiels, le marché national en matières premières d’une façon régulière et à des prix raisonnables». Les artisans qui ont, de leur côté, exprimé à l’occasion leurs doléances et leurs problèmes, ont été appelés par le président de l’APW à s’adapter aux réalités actuelles du marché et aux mutations socio-économiques, faire face à la concurrence et mettre sur le marché des produits concurrentiels, notamment dans l’aspect qualité et prix, privilégier la coopération et la coordination entre artisans à travers, notamment l’effort collectif et la création des coopératives. Une option que plaidera le wali, Chater, qui a participé à l’ouverture du salon. L’APW, souligne Aouchiche, lance un appel pressant aux responsables concernés afin d’œuvrer à la préservation des métiers en déclin et accompagner le secteur de l’artisanat qu’il faudrait intégrer dans une dynamique économique et productive globale et durable. L’enjeu est de mettre au profit de cet objectif le potentiel inestimable de nos artisans, de notre culture et de nos traditions ancestrales». Pour lui, le directeur central de l’artisanat, Amcha Ben Ali, en évoquant la problématique du manque de la matière première, il a avoué que «le problème est connu, il est général et se pose à travers tout le territoire national que ce soit pour la poterie, l’argent, le corail…». Dans ce sens, fera-t-il savoir, «le ministère de Tourisme et de l’artisanat prépare une stratégie pour permettre aux artisans d’avoir un accès facile pour l’acquisition de matières premières». Il s’agit notamment de signer des accords et conventions avec AGENOR, le ministère de l’Industrie et des mines. Ainsi, il invite les artisans à arrêter de s’approvisionner du marché parallèle. Pour la commercialisation, il a souligné que le ministère essaye de créer des occasions et des espaces pour la commercialisation au niveau national et international, lors des salons et foires commerciales… «On va essayer de signer plusieurs accords avec des pays étrangers pour pouvoir commercialiser et promouvoir le produit algérien à l’extérieur. En plus de Marseille, le Kuwait et la Mauritanie seront bientôt dans l’agenda de la tutelle», a-t-il souligné. Notons que plusieurs produits de terroirs et artisanales ont été exposés à travers les 75 chapiteaux dressés au niveau du jardin colonel Mohand Oulhadj de Tizi-Ouzou, entre autres, la vannerie, bijouterie, poterie, tapis, robes kabyles. 27 activités en tout. La gente féminine est présente en force avec 42 exposantes. La manifestation, qui s’étalera sur une semaine, sera clôturée le 13 octobre.

Kamela Haddoum.

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