A l’origine de ces grèves dans les lycées…

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S. Ait Hamouda

Les élèves de plusieurs lycées, sinon de la totalité, dans les wilayas de Béjaïa, Tizi-Ouzou et Bouira, boycottent les cours d’arabe. C’est la réponse du berger à la bergère, une réponse à ceux qui s’expriment, ouvertement, contre tamazight, consacrée pourtant langue officielle et nationale, sans que personne n’intervienne pour rappeler à ces gus leur devoir de respecter ce qui l’est par la Constitution. Ce n’est en effet pas normal que l’on fustige, de quelque manière que ce soit, la langue de tous les Algériens. En plus, certains font comme s’ils étaient des clercs en Histoire, déniant à leurs compatriotes le droit de connaître leur culture, leur histoire, leur appartenance identitaire. Un patrimoine plusieurs fois millénaire. Et quels que soient les arguments, idéologiques ou politiques, qu’on avance, il n’est pas juste de tergiverser à ce propos, quand bien même on penserait avoir raison. Parce que la raison est de l’autre côté, du côté des grévistes. Que l’ont interpelle l’Histoire, elle nous dira, qui ce nous sommes. Pas besoin de tuer sa fille, ni de lui interdire d’étudier sa langue. Il arrive, parfois, que l’on dédaigne, par méconnaissance de son histoire, sa langue, pour se montrer plus arabe que les Arabes, plus oriental que les habitants de l’Est lointain et qui n’ont rien à voir avec les habitants du Maghreb, de l’Egypte au Maroc, jusqu’à l’extrême sud. Il est indigne de ne pas donner de l’importance à son identité. S’ingénier à refouler l’idiome national pour ne consacrer que l’arabe dans sa totalité, n’est pas, pour l’Algérien, un comportement sensé, dès lors que la langue de Sibawayh n’est pas considérée comme étrangère, au contraire mais elle doit coexister avec la langue d’Apulée, de Moussa Ag Amastan et Si Moh U M’Hand. Néanmoins, il n’y a pas de raison de faire grève, il faut savoir raison garder et accepter le multilinguisme national comme une richesse.

S. A. H.

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