Le phénomène connaît une mutation

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Le phénomène de violence à l’égard des femmes a connu « une mutation dans sa nature et son mode opératoire », a relevé, mercredi à Tizi-Ouzou, Boumendjel-Chitour Fadhila du réseau Wassila. Intervenant lors d’une rencontre sur l' »Etat des lieux de la femme algérienne », organisée par l’association « La femme active », et abritée par la maison de la culture Mouloud Mammeri, Mme Boumendjel-Chitour a souligné que cette mutation se caractérise par « des violences extrêmes subies par la femme au quotidien ». « Les femmes sont de plus en plus confrontées à des tentatives d’homicides, de brulures ou d’égorgements, mais aussi à d’autres formes de violence exercées de manière plus sournoises », a-t-elle poursuivi. Afin de parer à ce phénomène, la loi criminalisant les violences à l’égard des femmes adoptées en 2015 constitue  » une avancée notable  » qui  » reflète une reconnaissance au sommet de l’Etat envers les victimes de cette violence et un positionnement à leur côté contre ses auteurs. Sa particularité réside dans le fait qu’elle traite ces violences dans la sphère privée », a considéré Mme Boumendjel-Chitour. Toutefois, « même si l’Algérie a ratifié plusieurs conventions et dispose des dispositifs les plus élaborés en la matière, l’absence de dispositif de mise en pratique de ce que prévoient ces lois demeure un frein », a-t-elle déploré, relevant : Les femmes « n’ont pas un accès facile à la justice et son fonctionnement demeure dissuasif « . A ce propos, Mme Boumendjel-Chitour a déclaré, s’appuyant sur l’expérience du réseau Wassila, que « plusieurs femmes abandonnent leurs procédures. Sur une dizaine de procédures engagées, seules deux vont jusqu’au bout pour cause de lenteur dans le traitement des dossiers et le coût financier élevé ». Préconisant d’avantage de « protection institutionnelle et juridique « , elle a insisté sur l’importance « d’impliquer dans ce combat la première institution sociale qui est la famille ».

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