Les enseignants de l’université Abderrahmane Mira de Béjaïa, affiliés au Conseil national des enseignants du supérieur et qui se sont réunis la semaine passée, «en réunion élargie», au campus Targa Ouzemmour, ont dénoncé «la dégradation» de leur situation socioprofessionnelle. Ils ont notamment soulevé le problème «crucial» du logement.
Le bureau de la section CNES de l’université insiste sur le fait que «des solutions existent pour une prise en charge concrète» de leur doléance liée au logement. Il propose dans une plate-forme de revendications, qu’il compte soumettre à l’administration rectorale, après approbation par l’Assemblée générale des enseignants, «d’engager la procédure de désistement au profit des bénéficiaires de logement des régions d’El Kseur, de Berchiche et de Béjaïa, conformément au décret exécutif portant n° 18-153 du 4 juin 2018».
En outre, ce syndicat exige «la livraison immédiate des 70 logements d’El-Kseur au profit des bénéficiaires avec toutes les commodités, ainsi que la relance du projet des 80 logements de Sidi-Ali-Lebhar, dit programme du Président, dans les plus brefs délais». Ces enseignants affiliés au CNES jugent ces programmes de logements insuffisants pour répondre à la demande exprimée. «Avec un nombre de plus de 900 demandeurs, on est en droit d’exiger un quota conséquent sur les 2 790 logements promis par le ministère et qui a proposé, en octobre 2018, d’opérer « un prêt » de logements sociaux auprès du ministère du Logement», lit-on dans le procès-verbal ayant sanctionné la réunion.
Par ailleurs, ces mêmes enseignants dénoncent des conditions de travail «déplorables», «l’absence d’hygiène sur les lieux de travail», «un manque de sécurité», «l’état dégradé des tableaux et rétroprojecteurs», «délabrement des laboratoires et manque flagrant de produits», ce qui oblige à «réduire les séances de travaux pratiques au minimum». Le bureau CNES de l’université de Béjaïa s’est également élevé «contre la restriction du tirage papier réservé aux TD et aux examens, au détriment du support pédagogique et la rétention voulue de l’information de la part de l’administration».
Abordant la situation scientifique des enseignants, le syndicat «s’indigne des conditions supplémentaires imposées» pour les soutenances de doctorat et d’habilitation, «en contradiction des instructions du ministère de tutelle». Le droit à l’exercice syndical a aussi été soulevé par ces enseignants universitaires. Ils dénoncent «la persécution, le harcèlement et la mise en quarantaine de tous ceux qui osent réclamer leurs droits» et revendiquent «la démocratisation de la gestion de l’université, en associant la communauté universitaire à la désignation des responsables, pour mettre fin au clientélisme et au tribalisme».
A noter que la section CNES de l’université de Béjaïa a appelé à l’organisation de deux points d’information, aujourd’hui lundi, au campus d’Aboudaou, et demain mardi, à Targa Ouzemmour, au niveau de son siège, à partir de 9h00. Le syndicat a également prévu d’organiser une assemblée générale extraordinaire, jeudi prochain, à 11h00, au niveau de l’amphi 5 du campus de Targa Ouzemmour.
B. S.