Des plaques de signalisation routière en tamazight

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L'assemblée populaire de wilaya (APW) vient de consacrer une cagnotte importante destinée aux communes afin de mettre en place des plaques de sécurité routière en Tamazight.

C’est une enveloppe d’une quarantaine de millions de centimes pour chaque municipalité. « C’est une bonne chose. Beaucoup de communes n’ont pas de moyens d’implanter même à l’entrée de leur territoire une plaque l’annonçant ni en Arabe ni en Français ni encore moins en Tamazight. Et je pense qu’avec cet argent, nous y arriverons tous », nous répondra un président d’APC. Ce geste envers les maires est donc apprécié par tous. Effectivement, force nous a été donnée de constater que les plaques de signalisation indiquant les différents édifices publics datent depuis des années. Et par ricochet, la transcription en Tamazight n’y est pas. Pourtant, cela fait maintenant presque vingt ans que Tamazight est enseignée dans l’école et plus d’une dizaine d’années qu’elle est constitutionnalisée comme deuxième langue nationale à côté de la langue arabe. Certes, cette enveloppe financière, si celle-ci est bien gérée, permettra tout de même d’avoir dans notre environnement des plaques exclusivement en Tamazight. D’autre part, elle motivera aussi bien les autres services qui ne sont pas encore mis de la partie. Il faut dire que sur de nombreux frontons placés à l’entrée des établissements scolaires où même cette langue est enseignée, Tamazight en est exclue. Il est vrai qu’avec cet argent, des plaques seront placées ici et là mais il reste à savoir si d’autres initiatives vont suivre. C’est-à-dire, est-ce que cette assemblée a songé aussi à l’amazighisation des lieux? En clair, est ce que Alléla (village d’Ait Yahia Moussa) deviendra Iâllalen ou encore Beni Douala, Ath Douala ou encore Ouled Mériem à Tizi-Gheniff sera Ath Mériem et ce ne sont pas les exemples qui manquent. Car, si on fait le tour des communes et des villages de la wilaya, on relèvera tout éventail de noms de lieux qui ont été changés depuis l’indépendance. Avec toutes ces décisions prises ici et là arrivera-t-on à rendre à Tamazight la place qui lui revient dans notre environnement? Une langue nationale, par définition, est parlée et utilisée par les habitants de la nation. Qu’en est-il aujourd’hui de la langue de Massinissa? C’est un autre combat que doivent mener aussi bien la classe politique que les chercheurs et tous les acteurs de la vie nationale pour cette pluralité tant espérée depuis des lustres.

Amar Ouramdane

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