Les éleveurs se plaignent

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Comme chaque année, en cette période, les éleveurs des communes de hautes montagnes font face aux difficultés liées aux coûts de l’aliment du bétail.

Ces derniers temps, la situation est «pire que les années précédentes», se plaignent les propriétaires de bovins, qui semblent les plus touchés par la hausse vertigineuse des prix. Ils avouent faire difficilement face aux dépenses générées par les coûts de l’aliment du bétail, qui ne cessent de grimper. Depuis plusieurs mois, les fourrages et autres aliments du bétail voient leurs coûts grimper de plus en plus. Karim, un jeune éleveur de vaches laitières, nous explique qu’il paie l’aliment de base, pour le bétail élevé «hors sol», à un prix exorbitant. Il faut, en effet, rappeler que les terrains de montagnes escarpés ne sont pas propices au pâturage. L’herbe, qui y pousse, ne suffit à faire vivre que quelques chèvres, ce qui conduit les éleveurs locaux de bovins à procéder à leur confinement et à les nourrir à l’étable. Le foin et autres aliments sont importés des autres régions et vendus très chers, particulièrement en cette saison, où la demande est très importante. «Comment passer cet hiver qui s’annonce rigoureux?», s’interroge notre interlocuteur. Ainsi, un quintal d’aliment pour des vaches laitières est cédé, en ce moment, au prix de 4 000 DA, alors que celui, destiné à l’engraissement, a atteint les 4 500 DA. Pendant ce temps, une botte de foin, qui valait 550 DA il y a peu, est vendue à plus de 1 200 DA. Notre interlocuteur ajoute que ses vaches laitières «mangent en aliment ce qu’elles produisent en lait». Par ailleurs, un sac de 25 kg de son est vendu, lorsqu’il est disponible, entre 800 et 950 DA, soit près de 40 DA le kilo. La rareté des produits ouvre les portes aux spéculateurs qui attribuent ces augmentations inédites à la loi de l’offre et de la demande. «On ne comprend pas comment un produit comme le son peut disparaître, alors que les minoteries continuent de fonctionner normalement», estime un éleveur, qui précise que c’est toute la filière de l’élevage qui souffre de cette situation. De nombreux éleveurs ont préféré vendre leur cheptel, pour investir dans d’autres créneaux, plus lucratifs et sans risques. «Même, en faisant travailler toute la famille, on n’arrive pas à s’en sortir. L’élevage de montagne est différent de celui de la plaine», nous dit un éleveur. Ainsi, les éleveurs lancent un appel de détresse pour une aide qui leur permettrait de tenir jusqu’au printemps, où les prix, espèrent-ils, baisseront.

A.O. T.

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