Déficit et anarchie

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C’est l’anarchie totale dans le secteur des transports dans la wilaya de Boumerdès. Cette wilaya touristique n’est toujours pas dotée en gares routières dignes de ce nom, notamment au niveau du chef-lieu de wilaya.

L’actuelle gare routière située aux abords de l’oued Tatareg, connait une situation grave et une anarchie à longueur d’année. Mal gérée et mal organisée, cette station n’est pas digne d’une région aussi importante que l’ex-Rocher noir. Les quais sont abimés, les quelques abris-bus vandalisés, la chaussée dégradée et les vespasiennes empestent et sont repoussantes. Quelques gouttes de pluie suffisent pour que l’endroit devienne un immense lac, provoquant ainsi l’ire des voyageurs. Un projet d’une gare routière multimodale du côté de Corso, inscrit depuis plus de cinq ans, n’a toujours pas vu le jour, malgré l’insistance des transporteurs de voyageurs qui exercent dans des conditions difficiles. En sus de cela, neuf autres projets de gares routières dans différentes localités, inscrits depuis 2001, sont gelés. Les voyageurs éprouvent des difficultés pour rejoindre leurs destinations et sont quotidiennement exposés aux dangers des routes, car les arrêts de bus sont situés au niveau des routes principales de la wilaya. A Issers, les voyageurs attendent l’arrivée des bus sur la RN12, en plein autoroute. L’abribus est transformé en urinoir. La culture d’installation de toilettes publiques tarde à s’enraciner dans la tête des responsables et d’investisseurs privés. Idem pour ceux de Si Mustapha où un mini abribus est suspendu depuis des années au grand dam des voyageurs, été comme hiver. à Thenia, aussi, malgré l’amélioration de service du transport ferroviaire, le transport routier est totalement délaissé. L’arrêt de bus de cette localité n’est doté de rien. En hiver, les voyageurs pataugent dans la gadoue. à Tidjelabine, les voyageurs descendent sur la route causant d’interminables bouchons. La gare routière de Bordj Ménaïel est dans un piteux état. Elle est gérée par un investisseur privé qui ne cherche que son propre gain, ignorant totalement le cahier de charges, méprisant ainsi le voyageur. Le ministre des Transports, Abdelghani Zaalane, a d’ailleurs dressé, lors de sa visite, dimanche dernier, dans la wilaya un constat peu reluisant du secteur des transports qui, selon lui, accuse un immense déficit. Et pour y remédier, l’hôte de l’ex-Rocher noir a préconisé d’impliquer les investisseurs privés dans la réalisation et la gestion des gares routières afin d’offrir un service optimal assurant un confort aux voyageurs. Par ailleurs, M. Zaalane a donné le coup d’envoi des travaux de dédoublement de la RN68 reliant Bordj Ménaïel à Cap Djenet, et ce, dans l’optique de fluidifier la circulation routière particulièrement en période estivale. En cette saison, d’immenses embouteillages se forment en raison du nombre important d’estivants qui rallient les plages dorées de Cap Djenet.

Y. Z.

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