Dix hectares consumés

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Les derniers cèdres de Tikjda risquent de disparaitre à cause des foyers d’incendie qui se déclenchent régulièrement. Ainsi, dans l’après-midi d’avant-hier, un incendie a éclaté et réduit en cendres une dizaine d’hectares d’une forêt peuplée de cèdres de l’Atlas, de chênes verts et autres espèces végétales. Les colonnes de fumée étaient visibles à plusieurs kilomètres. Le vent qui soufflait fortement du Sud-ouest, selon les agents du Parc National du Djurdjura (PND), a attisé les flammes qui ont débordé jusqu’à quelques douzaines de mètres du lieu affecté. Ce qui a favorisé l’expansion des flammes aux arbres avoisinants. Les éléments de la protection civile qui ont pu, après tant d’efforts, le maîtriser, continuent de surveiller d’éventuelles reprises du feu. Tout le bois que l’on pouvait admirer du côté gauche de la RN33, en allant vers le centre de loisirs (CNSLT), est consumé par les flammes. Il n’en reste que des troncs calcinés. Une image sinistre de ce parc national, classé pourtant par l’Unesco comme réserve de biosphère et patrimoine naturel de l’humanité. Par ailleurs, les espèces animales ont aussi été victimes de l’incendie. En fin de journée, le feu a été complètement maîtrisé par les sapeurs pompiers qui nous ont confié que seulement une dizaine d’hectares a été dévastée par ce sinistre fortuit. Cependant, le danger guette la réserve intégrale de Tikjda, située non loin des foyers d’incendie. Si les flammes atteignent cette réserve à Tikjda, il ne restera que des rochers à admirer. Les conséquences hideuses des brasiers sont déjà observables, particulièrement au niveau du carrefour séparant Tighzerth de la RN33 menant vers Ouacifs, où les arbres se font de plus en plus rares, ce qui inquiète d’avantage les touristes qui viennent y séjourner. Quant à l’origine de l’incendie, un garde forestier n’a pas écarté l’acte volontaire. Ce n’est pas la première fois qu’un incendie se déclenche dans la région. Depuis celui de 1998 qui avait ravagé les deux tiers de la cédraie de Tikjda, plusieurs foyers d’incendie se sont déclarés durant cette dernière décennie. Si les pouvoirs publics ne font rien pour mettre les moyens adéquats pour sauvegarder ce patrimoine et ce qui reste du cèdre de l’Atlas, des espèces risquent, à fortiori, de disparaître des hauteurs des montagnes de Djurdjura. Pour rappel, l’existence de sentiers ont considérablement ralenti l’expansion des flammes. Cela a permis aux soldats du feu d’atteindre le terrain accidenté et d’éteindre le feu en un temps record. Ce qui, a probablement, permis d’éviter un désastre écologique.

Aziz Cheboub

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