L’intersyndicale en appelle à Benghabrit

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Le secteur de l’éducation dans la wilaya de Béjaïa est en ébullition. Hier, des centaines de travailleurs, entre enseignants, directeurs d’établissements et agents de l’administration, ont répondu massivement à l’appel de leur intersyndicale.

L’organisation qui, pour rappel, regroupe le SNTE, CELA, SNAPAP et SATEF, avait lancé un appel pour un sit-in de protestation devant le siège de l’Académie. C’est le constat «d’échec» de la rentrée scolaire 2017/2018, se manifestant par «une absence des responsables du secteur, le laxisme et le favoritisme», entre autres, qui a poussé l’intersyndicale à passer à l’action, selon une déclaration-appel rendue publique à cet effet. Au delà des revendications socioprofessionnelles, les protestataires décrivent une situation de «pourrissement» et réclament la restitution de leur institution qui serait gérée par des «mains occultes». «Nous réclamons la restitution de la direction de l’éducation aux travailleurs, laquelle est prise en otage par un lobby inconnu, qui travaille dans la nuit», a exigé Mohamed Ouadah, coordinateur national des adjoints de l’éducation, affiliés au SNTE. Ce syndicaliste cite plusieurs exemples «de dépassements et d’agissements irresponsables» émanant de la direction de l’éducation, témoignant, selon lui, «de sa gestion hasardeuse, improvisée et hypothéquée» de ce secteur. «Au lycée d’Akfadou, un adjoint de l’éducation a été suspendu par la tutelle sur la base d’un rapport du chef de l’établissement, alors que le règlement, notamment la circulaire 03-06, stipule qu’il doit être préalablement convoqué par la direction et a droit de faire un contre-rapport», a dénoncé M. Ouadah. L’autre preuve qui démontre, selon ce même syndicaliste, la gestion «par procuration» de ce secteur à Béjaïa est l’absence de chefs de services et «les remaniements abusifs». «Comment expliquer qu’un service aussi important que celui des examens est sans responsable depuis deux ans. Aussi, la tutelle procède à des remaniements aléatoires de fonctionnaires. À cela s’ajoute la titularisation des travailleurs du secteur sans qu’ils soient avisés 15 jours à l’avance conformément au règlement en vigueur. Nous sentons qu’il y a un lobby inconnu derrière tout cela», s’indigne notre interlocuteur. Ce qui inquiète encore ces protestataires est «l’indifférence» des responsables du secteur devant la situation «de pourrissement qui prévaut à l’établissement scolaire Ighil Oumsed. «L’école est fermée depuis le 23 octobre par des parents d’élèves. Ils réclament le départ de trois enseignant, à l’origine de cette situation de pourrissement et le retour du directeur», a-t-on expliqué.

«Basta à la gestion par procuration du secteur à Béjaïa !»

Pour l’intersyndicale du secteur de l’éducation de Béjaïa, seule une intervention urgente et concrète de la ministre de l’Éducation nationale, Mme. Benghabrit, est à même d’apporter des réponses aux doléances des travailleurs. «Nous lançons un appel à Mme. Benghebrit pour mettre fin à la gestion hasardeuse et au pourrissement dans lequel s’enlise le secteur de l’éducation à Béjaïa. Lors de sa dernière visite dans la région, on lui a exposé toutes nos doléances. Elle nous a promis d’envoyer une commission d’audit pour tirer les choses au clair, mais à ce jour, rien n’a été fait», a indiqué M. Ouadah. En tête des revendications de l’intersyndicale, mettre fin aux dépassements des affectations, des créations et des suppressions de postes et aux mises à la disposition des complaisances, ainsi que la levée immédiate de la sanction du proviseur du lycée Tiniri, que l’on juge être suspendu «arbitrairement» par la tutelle. En outre, il est aussi demandé à la direction de l’éducation de Béjaïa de trouver une solution définitive aux 159 ouvriers professionnels non encore régularisés, et le règlement des situations des logements d’astreintes et d’accompagnements. Tous ces problèmes ont fait que le niveau des études s’est amplement dégradé dans la wilaya de Béjaïa, selon le constat de l’intersyndicale du secteur de l’éducation. «Nous avons passé de la quatrième place l’année dernière à la 24 place cette année concernant les résultats du Bac, alors que pour le cycle primaire, notre wilaya est classée parmi les dernières», s’est-on indigné.

Boualem S.

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