Le professeur Arezki Mekliche, maître de conférences à l’École nationale supérieure d’agronomie, a affirmé que les besoins de consommation annuelle des Algériens en céréales sont estimés à environ 100 millions de quintaux, d’où son appel à la mise en place d’une stratégie réfléchie qui permettrait au pays d’augmenter ses capacités de production nationale de céréales. Selon le professeur Mekliche, l’Algérie est encore loin de couvrir les besoins nationaux en céréales, estimés à 100 millions de quintaux par an, alors que la production nationale oscille entre 25 à 30 millions de quintaux. Il a été enregistré, selon lui, une augmentation significative de 35 millions de quintaux cette année, ce qui explique, a-t-il ajouté, l’augmentation de la facture d’importation d’année en année. S’exprimant hier sur les ondes de la chaine III de la radio nationale, le Pr. Mekliche réfute d’incriminer les seuls aléas climatiques pour expliquer la faiblesse des rendements. Il a, à cet effet, préconisé de revoir certaines techniques culturales, comme celles consistant à attendre l’arrivée des pluies pour semer, alors qu’il est possible, selon lui, de le faire en sec. Tout en considérant que le système de jachère contribue à appauvrir les sols, celui-ci recommande d’utiliser des tracteurs plus puissants et un matériel aratoire plus robuste pour pouvoir travailler les terres avant l’arrivée des pluies, le tout, ajoute-t-il, en suivant un strict itinéraire technique. Sur ce dernier point, l’invité de la radio nationale, conteste le droit de l’administration à décréter, unilatéralement, la mise en jachère des sols, considérant que l’université devrait s’impliquer dans le domaine agricole dans son ensemble, à travers des projets de recherche sur ce point particulier. Parmi les autres aspects empêchant la productivité maximale des superficies agraires, M. Mekliche cite le phénomène du morcellement des terres qui pourrait, selon lui, être combattu par la création de coopératives, dont les propriétaires regrouperaient l’ensemble de leurs moyens techniques de production. Évoquant, par ailleurs, les expériences de production céréalières en zones sahariennes, dont il relève qu’elles se sont révélées positives, le Pr. Mekliche considère comme «une erreur monumentale» qu’elles aient été abandonnées». L’intervenant de la radio algérienne affirme qu’il milite en faveur de cette agriculture en raison, souligne-t-il, de son «potentiel considérable». «Aujourd’hui et à condition d’y mettre les moyens, il est possible d’y réaliser deux cultures par an, une première fois en récoltant environ 80 quintaux de blé dur à l’hectare et semer par la suite du maïs permettant d’obtenir environ 65 tonnes sur la même superficie», a-t-il fait savoir.
L.O.CH