«Trop de décès enregistrés pour une psychiatrie !»

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Des cadres syndicaux de la zone Aïssat Idir parlent d’une situation catastrophique au niveau de l’EHS Fernane Hanafi d’Oued Aïssi et pointent du doigt «un gestionnaire affecté à l’EHS après son éviction de l’Hôpital de Bouira». Les syndicalistes, dans une déclaration rendue publique, parlent de nombre «élevé et inquiétant de décès enregistrés pour l’année écoulée, de surcroît, des jeunes patients». Une source au fait des chiffres évoque près d’une douzaine de décès recensée en 2017. Soit une moyenne de presque un mort par mois. Un bilan jugé dramatique pour «une psychiatrie ou l’on ne reçoit pourtant pas d’urgence vitale,» accable la source. Les syndicalistes parlent également de chiens errants à l’intérieur des pavillons et de présence de rats à l’intérieur de la cuisine, pour ne pas aller très loin, dit-on. Ces accusations sont portées par la conférence des cadres syndicaux de la zone Aïssat Idir, tenue le 9 du mois en cours, suite à un conflit avec ledit responsable qu’ils traitent d’un «commis de l’Etat zélé». Il en ressort de cette réunion, la dénonciation des agissements «diaboliques et préjudiciables, orchestrés pour porter atteinte à la dignité et l’honneur du frère Guenaoui Lakhdar», dit-on, puis, «Comme les mauvaises habitudes finissent toujours par réapparaitre, des énergumènes s’attaquent outrageusement à l’intégrité du frère secrétaire général de l’union locale et à la noble organisation syndicale Aïssat Idir.» Et d’ajouter: «Les cadres syndicaux de la localité s’interrogent sur l’audace d’un commis de l’État zélé, qui défie les lois de la République en organisant une assemblée générale élective des travailleurs pour mettre en place une section syndicale de convenance en présence d’un huissier, hypothéquant ainsi le droit à l’organisation syndicale tel que prévu par la loi». La conférence des cadres syndicaux de la zone Aïssat Idir, parle d’«acharnement et d’accusations graves aux ramifications très dangereuses quant à l’avenir de la carrière professionnelle du concerné. Ceci, en fouinant trente ans derrière, dans son dossier pour l’accuser à tort de falsification de certificat de scolarité et même de diplôme». Des accusations «rejetées et démenties» par les cadres syndicaux, les jugeant «diffamatoires». La conférence des cadres syndicaux, dans ses résolutions, apporte son soutien «total et des plus forts au frère Lakhdar Guenaoui pour son intégrité et sa fidélité aux travailleurs et à l’organisation syndicale historique UGTA». Les syndicalistes interpellent les autorités, à savoir, le wali et le ministre de la Santé ainsi que l’Inspecteur général de la Santé publique, pour intervenir et prendre les décisions qui s’imposent dans pareilles circonstances. Ils font savoir qu’une plainte sera déposée le lundi 23 avril prochain, pour faire échec aux manigances et manipulations et pour réhabiliter le SG de l’union locale et faire valoir le respect des droits. Notons que la conférence des cadres syndicaux de la zone Aïssat Idir est représentée par les secteurs de la mécanique, métallurgie, textile, agroalimentaire, énergie, santé publique, matériaux de construction, hydraulique, formation professionnelle, télécom, pharmacie, banque et assurance, travaux publics, transport et éducation, ainsi que les secrétaires généraux des unions locales de Tizi-Ouzou, Azazga, Draa El Mizan, Draa Ben Khedda et Ouaguenoun.

Les explications du directeur de l’EHS

Contacté par nos soins, le responsable de l’établissement dément toutes les «accusations» proférées contre lui par les syndicalistes. Il expliquera que le problème concerne une seule personne «connue au sein de l’établissement et dont le dossier est connu aussi du ministère». Tout a commencé, précisera M. Bonous Youcef «quand on a découvert que cette personne n’a jamais fait d’études d’infirmerie». Toutefois, le responsable estime que «s’il y a erreur, il devrait le prouver et se justifier auprès de la commission de discipline souveraine qui devrait statuer sur son cas». S’agissant des problèmes d’hygiène dont fait part la déclaration des syndicalistes, le gestionnaire de l’EHS dément catégoriquement et fait savoir que «l’établissement a un contrat avec une entreprise et l’exécution des taches quotidiennes est contrôlable. De plus, la commission d’hygiène installée fait son devoir quotidiennement». Le responsable invite le syndicaliste en question à voir le bilan de l’établissement et celui de son gestionnaire depuis son arrivée, pour évaluer son apport et l’évolution de la structure. Pour l’organisation d’une AG élective, il souligne que «cette section syndicale a été déjà créée par la personne en question, et il a procédé à sa dissolution. Il s’est autoproclamé SG sans élections, alors qu’il est déjà SG de l’union locale, transgressant ainsi la loi interdisant le cumul de fonctions». M. Bounous avance également que «cette personne est derrière le dernier mouvement de protestation des habitants limitrophes de l’EHS. Une enquête est en cours pour déterminer les responsabilités». Le responsable fait savoir que «L’union UGTA de la wilaya a pris connaissance de son dossier (L.G)». À signaler que le directeur de l’EHS fait part d’existence de dossiers et documents accablant le syndicaliste.

Kamela Haddoum.

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