Colloque international sur le sport et l’enfant

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Plusieurs chercheurs, docteurs et professeurs des universités algériennes et arabes (Égypte, Irak, Soudan, Syrie,…) ont pris part, mercredi et jeudi derniers, à la 7e édition du Colloque international, organisé par l’ISTAPS de l’université Akli Mohand Oulhadj de Bouira, sur «Le sport et l’enfant». Après le coup d’envoi des travaux, donné par le DJS de Bouira représentant de Monsieur le wali, les participants ce sont succédé sur l’esplanade pour développer chacun à son tour le thème choisi, alors que plusieurs ateliers ont été installés pour discuter et débattre de la thématique. Pour le directeur de l’ISTAPS, le Dr Mazari, «le choix du thème n’est pas fortuit. Il nous permet de mettre la lumière sur cette frange de la société qu’est l’enfant». Notre devoir en tant que responsable, parent&hellip,; dira-t-il, «c’est d’offrir plus de moyens nécessaires pour avoir un enfant équilibré et utile dans la société». Pour le directeur de l’ISTAPS, «le colloque ce veut aussi une sonnette d’alarme en direction des responsables concernés et la cellule familiale sur le danger qui guète, en permanence, l’enfant à travers l’utilisation non contrôlée et abusive des jeux électroniques,…». Le colloque, conclut Dr Mazari, «fut aussi une occasion pour le lancement du prix de «la famille sportive», qui vise à encourager la pratique sportive au sein de la famille algérienne de manière générale, où la famille qui compte le plus d’enfants disposant de licences sportives au sein d’un CSA sera vainqueur». De son côté, le Dr Nahed Abdezahra Bader de l’université d’Irak dira : «L’enfant dans les pays arabes ne bénéficier pas d’un grand intérêt de la part des responsables, notamment dans les écoles primaires». «C’est à partir du collège que ce dernier (l’enfant Ndlr), commence à disposer d’une activité sportive régulière», poursuit l’hôte de l’université de Bouira, regrettant l’inexistence du sport dans les crèches et les écoles primaires. Dr Nahed Abdezahra Bader plaidera, en revanche, pour «donner plus d’importance à la pratique sportive chez l’enfant et ce dès son jeune âge, pour son développement mental et corporel et lui offrir aussi un temps de jeu, de défoulement et du plaisir». Le Docteur Abdeladhim Djabet Tomba Kouchi de l’université du Soudan, estime que «la pratique sportive est très importante dans le développement de l’enfant. Elle lui permet de mieux s’exprimer, de dégager son énergie intérieure et capacité d’improvisation». L’enfant insistera-t-il, «a le droit à la pratique sportive qui est fondamentale au moment où la société doit impérativement aider et encourager l’enfant à la pratique d’une activité sportive quelle que soit la discipline choisie, indispensable pour l’acquisition d’une capacité physique et mentale qui permet à l’enfant d’avoir confiance en soi et avancer dans la vie de manière saine et équilibrée». Pour sa part, l’ancien conseillé au MJS, Djaafar Yefsah, étalera son intervention sur le thème du colloque, à savoir «Le sport et l’enfant», en disant : «Il faut faire le parallèle antre ce qui est écrit dans les textes réglementaires et leurs applications sur le terrain». Il estime que l’enfant existe au niveau de trois espaces : l’espace de proximité (le quartier), puis l’école et finalement le club sportif. La pratique sportive, enchaîne M. Yefsah, «est un droit fondamental pour l’enfant et ce dès son jeune âge. Ce n’est malheureusement pas le cas chez nous, puisqu’il ne trouve même pas d’espace de jeu pour bouger et développer une activité sportive». Sur les 1 000 centres sportifs de proximité (CSP) programmés dans les années 2000, seuls 480 ont été réalisés. L’État, dira-t-il, «a certes consacré plus de temps et d’argent pour la réalisation des infrastructures sportives, mais cela reste insuffisant».

Manque d’encadreurs diplômés

Le deuxième espace (l’école), selon Yefsah, «la majorité des établissements scolaires, notamment du premier palier (primaire), ne disposent pas d’infrastructures sportives, soit un total de 90% de écoles primaires sont dépourvues de terrain de jeu permettant à l’enfant de pratiquer une activité sportive selon les lois en vigueur en Algérie qui est obligatoire et indispensable dans l’enseignement et notamment les examens». M. Yefsah regrette l’absence d’encadreurs diplômés et compétents. Pourtant, dira-t-il, «la loi algérienne donne le droit à l’enfant de pratiquer une activité sportive, mais c’est le contraire qu’on constate notamment dans les écoles du primaire, où c’est l’enseignant d’une autre matière, pas forcément en relation avec l’activité physique et sportive, qui enseigne le sport à raison de 30 à 45 minutes, alors que le temps moyen est de deux heures». Pour notre interlocuteur, «la charte universelle de l’UNESCO, approuvée et adoptée par l’Algérie, est claire. L’obligation de l’activité sportive dans les établissements scolaires et son enseignement par des enseignant diplômés et compétents est très indispensable puisque l’enfant est une pâte qu’on doit mettre entre les mains des connaisseurs et spécialistes pour bien la modeler». Le troisième volet, selon toujours Djaâfar Yefsah, «le club». Il dira que «le nombre d’enfants exerçant au sein d’un CSA, toutes disciplines confondues, est de 416 000, un chiffre qui reste dérisoire, alors que seulement 27 instituts sportifs ont été réalisés, au moment où la majorité des diplômés n’exercent même pas». Par ailleurs, il faut souligner que la septième édition a été accompagnée par une exposition au niveau du hall de l’auditorium, ainsi qu’une exhibition donnée par des sportifs. Le colloque s’est achevé par la lecture des recommandations, treize au total, qui seront transmises à qui de droit, citant, entre autres, la nécessité de l’octroi davantage d’occasions aux cadres scientifiques spécialisés sur le terrain pour qu’ils puissent encadrer les écoliers au sein des établissements scolaires, à commencer déjà par la crèche; Inculquer la culture de la pratique sportive chez la famille à travers un programme préventif destiné aux parents afin de réduire l’utilisation des jeux électroniques; Consacrer plus d’espace de jeu dans les quartiers, notamment dans les nouvelles cités; Réactualisation des mécanismes de détection précoce des jeunes talents au sein des établissements scolaires; Mise en exergue d’un programme spécial sport au sein des établissements scolaires,…».

M’hena A

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