Accueil National Péril sur la santé publique

BÉJAÏA - Prolifération de dépotoirs, pollution effrénée…

Péril sur la santé publique

1565
- PUBLICITÉ -

Outre la multiplication des décharges sauvages, l’absence de stations dépuration, les villes et villages de la wilaya de Béjaïa donnent, ces derniers jours, une image de désolation. Que ce soit à Béjaïa, Akbou, Sidi-Aïch, El-Kseur ou à Tazmalt, les décharges sauvages pullulent, les poubelles jonchent rues et ruelles et sont un véritable fléau. Malheureusement, il y a un certain désintérêt pour les questions environnementales. Karim Khima, le dynamique responsable de l’association Ardh pour la protection de la nature, qui a longtemps milité pour l’éradication des décharges sauvages à Béjaïa, a souligné: «Lutter contre les infractions environnementales fait partie des prérogatives aussi bien de la police urbaine que de la gendarmerie. Mais ces services n’interviennent jamais sur ce genre de délits. C’est pourquoi notre association se bat, depuis plusieurs années, pour la création d’une unité de police ont été mises en branle depuis des années, mais en vain. La station d’épuration de la ville de Sidi-Aïch qui devra traiter quelque 10 000 mètres cubes par jour d’eaux usées, est au stade embryonnaire et ce depuis des années. Ce projet de réalisation et d’exploitation de la station d’épuration des eaux usées de la ville de Sidi-Aïch, qui a été, pour rappel, confié par l’Office national de l’assainissement (ONA) à un groupement d’entreprises algéro-espagnol, coûtera 150 milliards de centimes. Ce projet est à la traine. Le ministre des Ressources en eau, Hocine Necib, qui a effectué une visite d’inspection à Béjaïa en janvier 2015 a lancé à Akbou les travaux du projet de station d’épuration des eaux usées de la ville pour une capacité de 100 000 EQH et un volume d’eaux usées à traiter de 16 000 m3. Deux entreprises Sitel (Portugal) et Constel (Algérie) étaient chargées de la réalisation de ce projet pour une AP de 2 600 millions de dinars et qui devrait s’achever en juillet 2016. Ce projet traîne également et se trouve actuellement à l’arrêt. «Les travaux n’avancent plus, le projet est à la peine», dira le maire de la commune d’Akbou. Dans ce tableau noir, nonobstant des actions sporadiques, à l’image de l’opération «Tichy ville propre» initiée par l’APC de Tichy, l’association Tichy la verte et l’association Ardh pour la protection de la nature, il n’en demeure que le désintérêt pour les questions environnementales perdure à Béjaïa. L’indice palpable dans cet état de fait se trouve dans cette cellule de surveillance, chargée du contrôle des eaux de l’Oued Soummam, qui a été mise en branle par la direction de l’environnement de la wilaya de Béjaïa durant le mois de décembre 2017. Six mois après son installation, cette cellule de réflexion n’a encore rendu aucune conclusion et n’a levé aucun voile concernant les origines de la pollution de l’Oued. La population de cette région de Kabylie, qui a été enthousiaste à la création de cette cellule, déchante, aujourd’hui. Et à quelques encablures de l’ouverture de la saison estivale 2018, certes la wilaya de Béjaïa et sa côte offrent aux visiteurs un cadre paradisiaque, leur permettant d’admirer les somptueux monts verdoyants tournés vers Yemma Gouraya, donnant sur la Grande bleue, néanmoins ce décor est plombé par la prolifération des décharges sauvages. «C’est un crime de voir une si belle ville côtière crouler sous les ordures», tonnera Zoubir, un émigré de passage dans la ville des Hammadites. Par ailleurs, et dans le cadre du projet «Contribution à la gestion intégrée de l’environnement et au développement durable de la vallée de l’oued Soummam», porté par l’association Etoile culturelle d’Akbou (AECA), financé par l’Agence belge de développement (ENABEL) en partenariat avec le ministère de l’Environnement et des énergies renouvelables (MEER), une formation, assurée par Farid Kerboua, a été organisée la semaine dernière au profit des acteurs associatifs de la région. Cette rencontre, placée sous le thème «Définition et concepts d’éléments liés à l’environnement», s’est déroulée à l’hôtel Majestic d’Akbou. Cela dit, la prolifération des décharges sauvages a pris des proportions alarmantes, les défenseurs de la nature tirent désormais la sonnette d’alarme, l’environnement est en péril à Béjaïa.

- PUBLICITÉ -

Rachid. Z

- PUBLICITÉ -