La nécessité de renforcer le travail intersectoriel

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Plus de 5 170 cas de piqûres de scorpion et quatre décès ont été enregistrés depuis le début de l’année en cours, au niveau national. C’est ce qu’ont fait savoir, hier, des intervenants au cours de la conférence de presse sur le scorpionisme, organisée au niveau de l’Institut national de santé publique (INSP). «Le scorpionisme est un véritable problème de santé publique. 58 cas de décès ont été enregistrés durant l’année dernière», a affirmé, hier, Djamel Fourar, directeur de la Prévention et de la lutte contre les maladies transmissibles. Il a fait état de la disponibilité de 80 000 doses de sérum antiscorpionique par an. «Toutes les instituions de santé sont dotées du sérum antiscorpionique», a-t-il assuré. «Par la morbi-mortalité et la charge financière qu’elle impose, avec 50 000 piqûres par an, et entre 50 et 100 décès, cette pathologie est importante au niveau des wilayas du Sud et des Hauts-plateaux. Nous constatons son extension aux wilayas du Nord», ont indiqué les intervenants. De con côté, la responsable du programme au niveau de la direction de la prévention, Dr Alian, a fait savoir que plus de 60% de la population est exposée à ce risque, précisant que les personnes les plus exposées sont les jeunes adultes et les enfants. Dr Alian a fait état de plusieurs facteurs à risque. Il s’agit de la dégradation de l’hygiène du milieu, de l’habitat précaire insalubre et illicite, de la création de pôles de développement de l’habitat sur des gîtes de scorpions sans études d’impact sur la santé, et de l’insuffisance en matière de goudronnage et d’électrification. Face à cet état de fait, M. Fourar a mis en exergue la nécessité d’impliquer tous les secteurs, afin d’assurer une lutte efficace contre ce fléau. «Il faut renforcer le travail intersectoriel et sensibiliser les citoyens quant à la gravité de ce fléau», a-t-il dit. Dr Alian a souligné l’importance d’impliquer les collectivités locales et l’amélioration du cadre de vie. «Il faut que d’autres secteurs s’impliquent car l’hygiène du milieu est très importante dans cette lutte», a-t-elle plaidé. La conférencière a également indiqué que son département «est en train de tabler sur le système de déclaration pour avoir l’information en temps réel, afin de pouvoir porter des solutions à ce fléau». «Le scorpionisme est un problème de développement et d’intersectorialité, car l’environnement scorpionique est aisément contrôlable, notamment par l’hygiène du milieu et la sensibilisation ciblée. La prévention contre ce fléau doit être multisectorielle. La santé est le dernier maillon de la chaîne», ont estimé les intervenants.

Samira Saïdj

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