Ces bourgs types en voie de disparition

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Les villages socialistes agricoles (VSA) de Boumerdès, construits durant les années 70 dans plusieurs localités, risquent de disparaître.

Des villages socialistes à Issers, Bordj Ménaïel, Naciria, Chabet El-Ameur, Baghlia&hellip,; ont perdu leur lustre d’antan. Les habitants qui y habitent, notamment les personnes âgées, se souviennent, avec nostalgie, des commodités dont étaient équipées ces bourgades rurales. Un sexagénaire habitant le village agricole Laâbid, dans la commune des Issers, se rappelle de la verdure qui entourait les maisons : «Je me souviens d’un jet d’eau aménagé au milieu du village», dira-t-il. Et d’ajouter : «L’eau coulait de temps le temps de nos robinets, alors qu’un hammam (bain maure) était ouvert à longueur d’année». En sus de cela, ce village était doté d’une bibliothèque et d’une salle de lecture, occupée durant la décennie noire par des gardes communaux. Il convient de signaler que la salle de soins de ce village se dégrade de jour en jour. A présent, elle fonctionne au ralenti. S’agissant du réseau routier, les voies carrossables sont impraticables et jonchées de nids-de poule. Le projet de son aménagement est bloqué depuis plus de trois ans. Les maisons construites autrefois sont disparues, laissant ainsi place à une urbanisation anarchique. Les habitants de Laabid ont, récemment, manifesté leur colère, contre le blocage du projet d’aménagement de leur localité, et fermé le siège de l’APC ainsi que celui de la daïra. Seulement, leur action n’a pas eu d’écho auprès des autorités locales, qui justifient le blocage par le manque de financement. À Bordj Ménaïel, le village agricole Omar est tout aussi dégradé : pas de ruelles bitumées, pas de structures publiques dignes de ce nom, des égouts y coulent à ciel ouvert, notamment à proximité de l’école primaire, menaçant, du coup, la santé des écoliers et des personnels y officiant. A en croire les villageois, personne ne daigne lever le petit doigt pour dénoncer la dégradation avancée dudit village et la multiplication des décharges sauvages. Le village agricole Chabet El Ameur, situé à quelques mètres de la RN68, est l’exemple-type de l’anarchie et du laisser-aller. Une localité dont l’école primaire risque de tomber sur la tête des élèves en raison de fissures provoquées par le séisme de 2003. Un projet portant sur l’extension de cette école, en la dotant de six classes supplémentaires, piétine toujours. Au registre équipements de loisir, la seule infrastructure juvénile que compte la bourgade n’est autre qu’une aire de jeu, totalement impraticable. Les ruelles du village ne sont pas non plus logées à meilleure enseigne. Aussi, un projet de réalisation d’une antenne d’Algérie-poste est tombé à l’eau quelques jours après son lancement. Même situation au village Boumraou de Naciria, dont les ruelles sont totalement défoncées. L’APC refuse de les rénover avant l’achèvement des projets de raccordement aux réseaux AEP et gaz naturel. Par ailleurs, les quelques structures et équipements visibles dans tous les villages socialistes de la région sont laissés à leur triste sort et abandonnés, notamment les souks el-fellah. Les habitants de ces patelins se plaignent d’une multitude de carences qui ne font qu’«envenimer» leur quotidien. En définitive, on peut aisément dire qu’il ne fait plus bon vivre dans ces villages construits pour promouvoir l’agriculture.

Y. Z.

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