Mais que se passe-t-il au lycée Aliane H’mimi ?

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Depuis dimanche après-midi, les lycéens du lycée technique Aliane H’mimi de Chorfa ont tout bonnement fermé les portes de cet établissement pour, disent-ils, «se solidariser avec les élèves exclus et non rachetés».

C’est ce qu’on lit dans un document adressé au directeur de l’établissement, au directeur de l’éducation de Bouira ainsi qu’à Mme la ministre de l’Éducation Nationale. Depuis plus d’une semaine, des arrêts de cours ont été enregistrés dans cet établissement à cause des élèves exclus. L’association des parents d’élèves avait été associée à des pourparlers pour les repêcher mais en vain. De guerre lasse, des parents d’élèves non adhérents de l’association ont repris les choses en main en tentant des négociations avec le directeur de l’établissement. Ce dernier arguera le fait qu’il ne fait qu’appliquer la circulaire n°12 76 du 04 septembre 2018 émanant du ministère de l’Éducation concernant les modalités de rachat des élèves du troisième cycle. Devant le refus catégorique de l’administration de ce lycée qui les a orientés vers la direction de l’éducation, ces parents d’élèves activant hors du cadre de l’association, ont mobilisé un bus et ont décidé de se rendre au niveau de la direction de l’éducation de Bouira dimanche en fin d’après midi. Une délégation de quatre personnes a été désignée et a été reçue par le directeur de l’Éducation en personne, qui les a surpris en leur affirmant que c’est à la direction de l’établissement de repêcher ou pas les élèves exclus : «Le bras de fer dure depuis plus d’une semaine entre nous autres parents d’élèves non adhérents à l’association et la direction du lycée, et au final, le directeur de l’Éducation rejette la faute sur l’administration du lycée…c’est tout de même aberrant», déclare M. Bousta Oulaid, parent d’un élève exclu. Interrogé pourquoi l’association des parents d’élèves du lycée n’était pas représentée pour régler ce problème, M Bousta affirme que cette association n’est plus représentative : «Les membres de cette association n’ont plus d’enfants scolarisés dans ce lycée, pire encore, ils se permettent de traiter nos enfants de voyous. Chose inadmissible ! Il y avait 27 exclus dans les classes de 1ères, 2èmes et 3èmes années, huit ont été repêchés sur des bases et des critères très louches. Sur ces 8, cinq dossiers ne sont toujours pas parvenus au niveau de la direction de l’éducation de Bouira, c’est ce que nous a affirmé le directeur de l’Éducation. Le conseil s’est tenu le 3 octobre et en date du 14 octobre, la direction de l’Éducation de Bouira n’a toujours pas reçu les dossiers…Nous demandons une enquête sur ce méli-mélo qui semble cacher des interventions n’obéissant à aucun critère pédagogique. Nous estimons que les 19 autres élèves exclus méritent une seconde chance et souhaitons leur réintégration immédiate», juge M. Bousta. Pour sa part, M. Demouche, un autre parent d’élève dont le fils n’a pourtant pas été exclu, a également pris la parole devant le directeur de l’Éducation pour s’interroger sur les conditions de cette rentrée scolaire jugée catastrophique : «Mon fils est un excellent élève, mais voir sa scolarité ainsi perturbée à cause d’un manquement d’ordre administratif facile à régler est inadmissible. Les portes du lycée, comme l’ont décidé les élèves, demeureront fermées jusqu’à ce que les élèves ayant fait leur recours soient réintégrés. En plus, à l’approche de la date du 23 octobre prochain, nous nous opposerons à la grève souhaitée par les enseignants. Les plus de 700 élèves du lycée Technique Aliane H’mimi de Chorfa ne seront plus jamais otages d’une quelconque politique pouvant les pénaliser. Nous recourrons à des enseignants non grévistes pour assurer les cours, mais le lycée ne débrayera jamais !», s’indigne-t-il. Le directeur de l’Éducation qui a pris les coordonnées de ses interlocuteurs a promis de trouver une issue rapide à ce conflit qui visiblement n’aurait pas lieu d’exister si chacune des parties impliquées avait réagi en temps opportun. A noter toutefois que le député de Bouira, M. Djamel Bahloul était intervenu la semaine dernière en compagnie du maire de Chorfa auprès du directeur de l’Éducation. Une rencontre qui s’est très mal terminée sans qu’aucun compromis ne soit dégagé.

Hafidh Bessaoudi

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