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TADMAÏT - Les travaux du barrage de Souk N’Tleta à l’arrêt

La colère des expropriés

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«Les travaux du barrage de Souk N’Tléta resteront bloqués jusqu’à la satisfaction totale de nos revendications que nous ne cessons d’exposer depuis des années. On nous pousse à agir de la sorte !», explique M. Fellah Arezki, un des protestataires, avant d’ajouter : «Nous sommes abandonnés et la commune la plus touchée est celle de Tadmaït». Les dernières pluies y ont en effet fait des dégâts énormes. «La rivière était en crue. Nous ne pouvions traverser l’unique pont existant dont les barreaux ont été arrachés par la force des eaux», dira-t-il, avant d’indexer l’entreprise réalisatrice: «L’entreprise n’a rien fait pour anticiper le danger et ses responsables n’ont même pas daigné se montrer ce jour-là». Notre interlocuteur ajoutera avec amertume : «On nous a intimé l’ordre, depuis les années 80, de ne procéder à aucune nouvelle construction, nos enfants ont grandi, fondé des familles et rien n’a été fait». Aâmi Ali rappellera : «Le ministre des Ressources en eaux, M. Nacib Hocine avait donné des instructions fermes pour la prise en charge de 86 six jeunes, en leur octroyant la somme de 120 millions de centimes, 50 millions de l’auto-construction et 70 comme aide de l’APW. L’argent allait leur permettre de construire en surélévation au dessus du logement des parents. Mais rien de tout cela n’a abouti». Smail Ahcène, un homme âgé, enchaînera : «Cela dure depuis plus de quarante ans et ce n’est pas terminé avec ce barrage. Nous continuons à vivre dans les pires conditions. Lors des dernières pluies, nos enfants n’ont pas pu traverser le pont à leur retour à la maison en fin de journée, ce sont les voisins d’en face qui les ont hébergés». Et d »jouter : «Si les logements où nous devons être relogés à Tadmaït avaient été achevés à temps, il n’y aurait pas eu tous ces problèmes !». Un autre citoyen lancera : «Les travaux du barrage resteront à l’arrêt et ne reprendront qu’à la condition que ces logements soient achevés. D’ailleurs, aucun d’entre nous ne détient de décision». H Rabah, à son tour, approuve et insiste : «Le relogement doit aussi concerner les jeunes célibataires et les nouveaux mariés». B Ahmed, un jeune, soulève son cas particulier : «Mes voisins directs sont porté sur la liste des expropriés et moi, au milieu, on m’a oublié. Je cours depuis 4 ans à l’ANBT pour apporter des correctifs et un ajout, mais l’enquête promise n’a pas eu lieu !». S Mourad dénonce : «A chaque fois, l’ANBT nous fait un nouveau discours. Le relogement, selon elle, se fera par vagues». Hakim T, de Tirmirine, dira : «Nous sommes condamnés par l’administration. L’entreprise réalisatrice des logements doit accélérer et le barrage reprendra ses travaux». Les expropriés insistent : «Nous voulons des décisions de relogement noir sur blanc!». M. Mohamed, ex-président de l’association des expropriés, expliquera : «Le mois de juin dernier, j’ai saisi M. le Ministre des Ressources en eaux avec un rapport détaillé de 7 pages sur la situation du barrage. Une copie a été envoyée à toutes les instances et APC concernées y compris les permanences des partis politiques et la ligue algérienne des droits de l’homme. Nous avons tiré la sonnette d’alarme à plusieurs reprises mais l’administration, comme à son habitude, n’a pas voulu nous écouter. Une liste de 271 expropriés à reloger a été établie en bonne et due forme, approuvée par tout le monde, mais elle a été retouchée et manipulée par la direction de l’hydraulique, l’ANBT et je pointe du doigt aussi l’ex-P/ APC de Tadmaït. Et j’assume mes propos. L’ANBT n’a aucun droit de regard sur la liste, à fortiori une liste approuvée. Les responsables actuels doivent remédier à tout cela». Notre interlocuteur nous apprend qu’il a demandé une audience au nouveau wali. Nous avons voulu connaître la version du chef de projet, M. Berrahal Youcef, mais un agent de sécurité nous transmettra son refus de nous recevoir. Notre guide nous invite à un large tour à travers les différents points du barrage. Les lieux sont complètement défigurés. Tous les nombreux endroits visités illustrent le désastre ! La digue est recouverte des eaux refoulées de l’oued Boghni. Des engins ont été ensevelis dans l’Oued. Le pont a disparu sous les eaux de l’oued Aït Yahia Moussa. Le pont métallique donnant accès aux champs voisins n’a pas résisté à la force des eaux de la rivière en furie.

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M A Tadjer

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