Ils nous quittent, mais courage et ténacité !

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Par Abdennour Abdesselam:

Face à une situation de découragement inédite, Mammeri notait dans un passage de son roman l’Opium et le bâton que «Les hommes passent et la révolution demeure». Oui que nous avons perdu beaucoup d’hommes et de femmes militants de la cause amazighe. Oui que nous avons passé des décennies de dictature et d’emprisonnement nous concernant particulièrement. Oui que des cadres de valeur à l’image de Nour Ould Amara nous ont quittés suite à des maladies. Mais notre révolution qui fait confiance à l’intelligence doit demeurer elle aussi. Dans l’infolettre de la CBF, il est très justement écrit : «Nour fait parti des fondateurs. Tout ce qu’il a fait est pour l’avenir, pour nos enfants et nos familles». Ainsi, nous n’avons pas le droit d’abdiquer et encore moins d’être découragés par la disparition de nos militants. Bien mieux, le meilleur hommage à rendre aux fondateurs c’est justement de prolonger leurs engagements pour encore davantage d’acquis que nous arrachons au fur et à mesure et autant que notre détermination constante et persévérante restera vive. Courage et ténacité devront être nos mots d’ordre, mais jamais de simples slogans creux. Et pour cause, une floraison de jeunes étudiants et étudiantes acquiert des formations spécialisées dans les instituts amazighs des universités de Tizi-Ouzou, de Bouira et de Béjaïa. Rassurons-nous qu’ils constituent cette nouvelle génération de futurs cadres appuyées et aguerris aux méthodes et savoirs scientifiques. Ils ont pris magistralement le relais des militants que nous sommes et dont la plupart d’entre nous ont été formés par la rue et sur le tas. Oh combien nous sommes rassurés qu’ils nous dépassent et qu’ils nous surpassent même avec beaucoup plus de rationalité. Ils sont nos cartésiens. Ils sont des milliers de Nour, de Rachid Alliche, de Haroun cheminant sur les traces de Dda Lmulud et qui travaillent vaille que vaille forçant ainsi le destin qui semblait nous envelopper dans une condamnation à disparaître culturellement, linguistiquement et identitairement. Je vous le dit franchement, rassurons-nous l’avenir se conjugue déjà au présent.

Abdennour Abdesselam ([email protected])

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