Bien que la municipalité ait bénéficié d’un lycée et de quatre collèges d’enseignement moyen, le ramassage scolaire demeure la bête noire des autorités.
« Nous sommes peut-être la seule commune qui assure le transport de plus de deux mille cents quatre-vingt dix élèves », nous a répondu à ce sujet une source proche de ce volet à Aït Yahia Moussa. Avant de nous donner la situation exacte : «D’abord, il faut assurer le transport pour les lycéens. Ils sont plus de mille à être transportés de leurs villages au chef-lieu sur des routes communales très dangereuses». Et de souligner : «vraiment, c’est un casse-tête au quotidien. Et pour accomplir cette mission, nous avons seulement deux mini bus qui font plusieurs voyages avec à bord plus de cinquante élèves. S’il arrivait quelque chose, ce serait une catastrophe. Les deux autres bus sont affectés pour le transport des lycéens de Tafoughalt aux lycées de Draâ El Mizan». Alors que les camions aménagés, sont réservés pour le transport des collégiens vers les CEM Frères Oudni du chef-lieu et celui de Tachtiouine. «Là encore, c’est un véritable calvaire. Il faut que les huit camions se rendent dans tous les hameaux et villages », a ajouté la même personne. Heureusement, les élèves des collèges de Tafoughalt et d’Iâllalen ne sont pas concernés, car ils n’habitent pas trop loin de leurs établissements. «Ce n’est pas seulement un manque, mais c’est presque l’inexistence de moyens. Nous ne savons plus à qui nous adresser. Les camions par exemple sont très vétustes. Nous les utilisons difficilement, car ils demandent de nombreuses réparations », a poursuivi notre source. Avant qu’un deuxième responsable au sein de cette municipalité n’intervienne pour soulever un problème de taille. «Les deux bus évoqués précédemment ainsi que quatre camions, n’ont pas de chauffeurs. C’est tout juste de la débrouille. Il nous faut au moins six chauffeurs, mais malheureusement pour l’état des personnels, on ne nous a accordé aucun poste. D’ailleurs, nous avons introduit un recours dans ce sens», a précisé ce deuxième responsable. Pour nos deux interlocuteurs, si les élèves sont transportés chaque jour, c’est grâce à la volonté de tous et grâce au dévouement du personnel chargé de ce parc roulant. A maintes reprises, les responsables d’Aït Yahia Moussa ont saisi les occasions qui leur sont offertes pour lancer des cris de détresse, mais personne jusqu’à présent ne leur a tendu l’oreille. Devant ce manque, il est impératif que les autorités recourent à des conventions avec des fourgons, notamment en direction des villages dont le nombre d’élèves n’est pas important. En attendant, même si cette opportunité leur est offerte, les élèves de la commune d’Aït Yahia Moussa continuent à souffrir, car en raison de ce manque, nombreux parmi eux ne rentrent que tardivement ou contraints à se lever sous aux aurores, afin de ne pas rater le camion ou le bus de ramassage scolaire.
Amar Ouramdane