Les monuments et les stèles commémoratifs travestis

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Il est de notoriété publique que les monuments et les stèles sont généralement dédiés à la mémoire des héros et des martyres des causes justes et nobles. Ainsi, à Bouira, plusieurs monuments ont été construits ces dernières années pour rendre hommage aux centaines de femmes et d’hommes qui se sont sacrifiés durant la guerre de libération. De ces statues et stèles commémoratives, il en existe de plusieurs types, comme les cénotaphes et les mémoriaux. Cependant, dans les communes d’Ath Leqsar et d’Ath Rached, ces ouvrages sont loin d’être dans les «normes». A Taghzout, village relevant de la commune d’Ath Rached, une stèle géante a été construite récemment pour commémorer l’une des plus grandes batailles survenues dans cette région et ayant infligé au colonisateur de lourdes pertes. Construite sous forme d’un signe religieux, cette stèle a suscité la grogne des habitants de la région, car comportant un aperçu historique «falsifié», selon eux, de la bataille d’Ighil Oumarou. Au village voisin, Melawa, relevant de la commune d’Ath leqsar, c’est également une stèle identique à celle de Taghzout qui y a été érigée depuis des années. Au chef-lieu de cette commune, une stèle réalisée à la «veille» de l’une des visites du wali comporte plus d’une contradiction. Erigée au bout d’un angle de l’arrêt principal du chef- lieu, cette stèle représentante un moujahid avec la fameuse Matt 49, mais avec la cartouchière d’un fusil de chasse ! «La tenue mise en évidence dans la sculpture ressemble plus à celle d’un combattant afghan que d’un moujahid de l’ALN», regrette Mouloud, septuagénaire et ancien moujahid. Pis encore, après la visite du wali, un abribus, en métal, a été dressé juste devant cette stèle, la cachant ainsi de la vue des visiteur. «A quoi ça sert de construire, à des coûts faramineux, des stèles qui ne seront pas aperçus par les citoyens ?», se demande notre interlocuteur. Au chef-lieu de wilaya, plusieurs monuments sont en cours de construction. Au rond point dit Sayeh, une grande statue équestre est y réalisée. Assurément, au regard des différents monuments réalisés, moult interrogations sont posées quant aux normes historiques requises pour leur réalisation. Ainsi, les sommes faramineuses débloquées par les autorités contrastent avec la nécessité d’autres projets qui devraient revêtir un intérêt publique.

L. M.

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