De nouveau, le recteur de l’université de Béjaia est sous le feu des critiques des enseignants, lesquels demandent pour la énième fois son départ.
Du coup la polémique entre les deux parties, remontant à l’année universitaire écoulée, semble être bel et bien relancée. « La gestion souhaitée par la famille universitaire passe par le départ du premier responsable qui n’a d’autres horizons à nous offrir que des discours trompeurs et une gestion clanique » écrit le Collectif des enseignants de l’université A. Mira de Béjaia dans une déclaration diffusée mercredi. Convaincu que la rentrée universitaire 2011/2012 sera « plus dommageable pour les enseignants, les ATS, nos étudiants, notre université et sa région », le Collectif lève le voile sur les ‘’dérives’’, (supposées ou avérées ?), du recteur de l’université de Béjaia, Djoudi Merabet. Pour les rédacteurs de la déclaration, le premier responsable de l’université de Béjaia a, durant 11 ans « distillé un discours mensonger sur le développement de cette université (…) », en écartant des franges importantes de la communauté universitaire. Résultat : « des répercussions dommageables », ont pris, au final, le dessus sur une gestion sereine, responsable et transparente de l’université. Le Collectif des enseignants de l’université de Béjaia conteste le gel d’au moins quatre filières cette année, en affirmant que l’argument avancé par l’administration, à savoir le manque de places pédagogique est » inacceptable « .
Preuve en est « l’ouverture de nouvelles filières, à l’image des Mines, Sciences infirmières, sachant qu’en terme d’encadrement, elles nécessiteront plus d’efforts et, pour le moins, plus de postes budgétaires ». Ouverte cette année à l’université A. Mira, la toute nouvelle filière des sciences infirmières ne serait même pas « habilitée par le ministère de la Santé et reconnue par le dernier statut des paramédicaux du 20 mars 2011 (Art 45 alinéa 1) », révèle-t-on. Du coup, c’est l’avenir de ceux qui s’y sont inscrits qui peut être compromis, met-on en garde, tout en se démarquant de cette décision irréfléchie. « Le comble de l’incompétence et du bricolage est atteint quand un département (celui de Sociologie) est érigé en faculté en février 2011, pour ne recruter aucun étudiant pour la rentrée en cours ! » dénonce-t-on, en précisant que les décisions de gel et d’ouverture de filières ont été décidées de manière « unilatérale » par le recteur, dont « la gestion doit cesser et elle cessera » insiste-t-on. Le Collectif des enseignants de l’université de Béjaia est longuement revenu dans sa déclaration sur la rentrée universitaire 2010/2011, en rappelant les agressions dont ont été victimes des enseignants et des étudiants, des intimidations envers le corps ATS, le blocage des œuvres universitaires, l’interdiction d’accès dans l’enceinte universitaire signifiée aux retraités, le non-paiement à temps des salaires. Pour le Collectif des enseignants de l’université de Bejaia l’heure est à « la remobilisation des corps enseignant et ATS pour sortir de cette léthargie » à même de remplacer la gestion « pour soi » du recteur par « une gestion éthique basée sur la concertation et le respect de toutes les structures pédagogiques, scientifiques et administratives. »
Dalil S.