Kahina, la reine berbère revisitée

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Les deux journées d’étude dédiées à la reine berbère Dihya, surnommée La Kahina, ont été clôturées, hier, après un programme riche en conférences-débat qui a permis de lever le voile sur la vie et le parcours de la « Jeanne d’arc » amazighe longtemps ignorée.

C’est avec la collaboration de l’association culturelle Si Moh U M’hend de la wilaya de Tizi-ouzou et de l’association culturelle et scientifique de la wilaya de Khenchela, que la Maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou a organisé et abrité cet événement. Ainsi, la Kahina a pu être revisitée et ses nombreux exploits mis en. La Kahina, un des nombreux symboles que compte l’histoire du pays, mais souvent ignorée et demeurant dans l’ombre, s’est, au cours de ces deux journées qui lui ont été dédiées, réapproprié l’estime et la considération qui lui reviennent de droit. L’ouverture de ces deux journées d’étude, consacrées la guerrière du massif auressien, a eu lieu, samedi dernier, à la Maison de la culture en présence du directeur de la culture de la wilaya ainsi que de nombreux convives et conférenciers. Ould Ali El Hadi, au cours de son intervention, a manifesté sa joie quant à « aborder l’un des symboles de notre histoire millénaire, une femme dont les hauts faits d’armes constituent un éclairage imminent sur notre combat et notre résistance pour la survie de notre langue et de notre culture ». Mais, malheureusement, aucune considération n’a été donnée à son parcours et à ses exploits, à part les quelques bribes de recherches et les quelques écrits qui ne retracent d’ailleurs que des faits « dérisoires, comparés à ceux qui demeure encore enfouis », dira le Pr Abdel Hamid Kenouche, chercheur à Annaba, au cours d’une conférence dont le thème était intitulé « Lettre à Dihya ». De son coté le président de l’association ACSK de Khenchela se dira navré de ne pas encore «voir le site archéologique de Baghai inscrit comme patrimoine culturel mondial par l’Unesco », ajoutant que « des fouilles archéologiques doivent être entreprises, afin de mettre à nu la site d’El Kahina toujours enfoui sous terre ». Le directeur de la culture de la wilaya profitera, quant à lui, de son intervention à la cérémonie d’ouverture, afin de rendre un hommage au regretté Nour Ould Amara, l’animateur sur la chaîne de télévision Berbère TV, chercheur et enseignant de Tamazight, qui est décédé la semaine dernière des suites d’une longue maladie. Nour Ould Amara, originaire de Koukou, village dans la commune d’Aït Yahia, était aussi un fervent combattant de la cause berbère. Ainsi, après avoir retracé le parcours de ce combattent des lettres et militant de la cause berbère, dont les mérites ne sont plus à prouver, une minute de silence a été observée par l’assistance en sa mémoire. Ces journées d’étude, bien riches en débats, ont permis en somme de parler de la bravoure et de l’engagement de cette femme symbole qu’est la reine berbère El Kahina. L’événement a été clôturé hier par une animation artistique et musicale, avec notamment la troupe de l’association ACSK de Khenchela ainsi que celle de danse folklorique Itran N’Da Lmulud de la Maison de la culture de Tizi-ouzou.

T. Ch.

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