Un manque inquiétant en médecins légistes

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Le manque de médecins légistes se fait de plus en plus ressentir dans la région de M’Chedallah, provoquant la hantise des familles qui doivent souvent attendre des jours, et parfois jusqu’à une semaine, pour faire examiner leurs défunts par un spécialiste en médecine légale afin de récupérer la dépouille avec un permis d’inhumation.

La semaine passée, à Saharidj, une famille endeuillée a eu beaucoup de difficultés avant de pouvoir faire son deuil et procéder à l’inhumation de son défunt, décédé suite à un crime. En effet, après la découverte du corps et l’accomplissement des premières formalités de l’enquête par les services compétents, le corps a été transféré à l’hôpital de M’Chedallah d’où il devait être transféré le lendemain, vers l’hôpital de Bouira pour l’autopsie. Ce fut peine perdue, le médecin légiste qui y exerce était en congé jusqu’au 5 octobre, sans qu’on puisse songer à un remplaçant. Cette situation aurait pu être évitée, par une meilleure coordination entre les services, ceux de l’hôpital et ceux du tribunal dont le procureur devait être mis au courant de cette carence. Cela aurait pu faire gagner une journée à la famille de la victime. La famille s’est déplacé pour voir le procureur afin d’opter pour une autre destination pour l’autopsie, celle de l’hôpital de Thénia. Après trois jours passés à la morgue de l’EPH de M’Chedallah, le corps a, ainsi, été acheminé vers cet établissement hospitalier de la wilaya de Boumerdés. Ces tribulations et ce calvaire, qui ne trouvent, souvent, leurs épilogues qu’au prix de l’intervention d’une connaissance pour pouvoir faire admettre un corps, sujet à l’autopsie et devant se faire rapidement étudié pour les besoins de l’enquête, de son identification… l’arrestation des criminels. Aussi, pour espérer mettre un terme à une telle situation, insupportable pour les vivants et indigne du respect redevable aux morts, les autorités en charge de l’enseignement supérieur ainsi que ceux de la santé ne devraient-elles pas songer à la formation d’un plus grand nombre de médecins légistes, afin de doter, au moins, chaque chef-lieu de wilaya de ses propres structures en la matière.

Mohand Meghellet

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