Le calvaire de la petite Assia

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Née en 2003, Assia Abass commence deux ans plus tard un périple cauchemardesque qui n’en finit pas. Maintenant, cette fillette à la fleur de l’âge, à peine 7 ans, risque de s’éteindre si aucune prise en charge effective ne lui est dispensée. Suite à des douleurs abdominales, en avril 2005, et après consultation et une échographie chez un spécialiste en gastro-entérologie, il s’avère que la petite Assia, est atteinte d’une maladie. Elle sera hospitalisée au CHU de Tizi-Ouzou pendant presque 5 mois. Elle subira une intervention chirurgicale «pour kyste du cholédoque avec un état pré-cirrhotique et biologique». La biopsie hépatique confirmera la pré-cirrhose hépatique avec signes d’activité. Il s’agit d’une maladie chronique qui nécessite une surveillance accrue et longue, et qui doit être inscrite à la greffe hépatique. Elle a besoin d’une transplantation du foie. Son père Abd Errazak recevra un télégramme du service de chirurgie pédiatrique du même CHU pour «contrôle médical» que sa fille devra subir. Concierge de son état, Abd Errazak, qui n’avait pas été informé a réussi à «découvrir» de lui-même la maladie qui ronge sa fille. «Les douleurs ventrales ne cesseront pas de replonger Assia dans un état lamentable», se rappelle tristement Abd Errazak. La fillette sera de nouveau hospitalisée pendant des périodes de dizaines de jours. Convaincu que l’état de sa fille nécessite une véritable prise en charge, Abd Errazak entamera des démarches auprès des hautes autorités du pays. Ainsi, il adressera une première missive au premier ministre le 18/10/2005 pour aide. Presque une…année après, une réponse du cabinet du premier ministre lui sera envoyée. Il lui a été signifié qu’il devrait s’adresser au ministère de la santé seul habileté pour prendre en charge un tel cas, auquel sa demande a été remise. Il a été prié de se présenter à ce ministère pour s’enquérir du «sort» de sa demande. Aussitôt, il adresse une correspondance au ministère de la santé duquel, Abd Errazak, nous confirme n’avoir jamais reçu de réponse à ce jour. Tantôt hospitalisée, analyses, bilans hépatiques et échographies abdominales s’en suivront pendant plus de cinq ans, Assia grandit, sa maladie évolue. Son père, avec le peu de moyens dont il dispose ne lâche pas prise. S’endetter lui sera son seul recours. Début janvier, son état s’aggrave. Elle sera à nouveau hospitalisée au CHU de Tizi-Ouzou. Le 03/05/2011, un bilan d’échographie donnera pour résultats : «foie d’échostructure homogène, de contours réguliers, augmenté de volume avec une flèche de 12 cm,…etc.». Son père qui «s’accommode» désormais avec ces bilans, s’inquiète davantage. Il se déplacera au mois de juin dernier au ministère de la santé. La réponse du cabinet des prises en charge relevant de ce ministère : «c’est à la commission nationale des prises en charge de se pencher sur le cas de votre fille. Cette commission est autonome, nous ne pouvons rien faire», nous témoigne notre interlocuteur. Ce dernier s’adressera à nouveau au premier ministre. Cette fois-ci, «on m’a répondu que je devrais me rendre au ministère du Travail et de la Sécurité Sociale car seul habileté de traiter ce cas !», nous dira, embarrassé Abd Errazak. Ce dernier ira chercher sur l’autre rive. Un hôpital de chirurgie pédiatrique sis à Marseille jugera les documents qu’ils lui ont été fournis «anciens et totalement insuffisant» et qu’il lui faudra «disposer d’un bilan clinique et biologique récent». Par la voix d’un médecin spécialiste de cet hôpital, en attendant des documents et informations supplémentaires, Abd Errazak était prié de tenir compte de la réponse afin d’agir «efficacement sans perte de temps et d’énergie de part et d’autre». Un proche en Europe se rendra dans un autre hôpital à Lausanne où il déposera une demande de prise en charge. Le cinquième…jour, Abd Errazak recevra une réponse. Il lui a été demandé de fournir un dossier complet. Sous peu de fournir un dossier contenant tous les éléments requis, cet établissement lui assurera d’examiner son dossier et aura une réponse dans un délai de trois semaines. Selon des estimations de certains médecins, les frais de cette prise en charge devraient coûter plus d’un milliard et demi ! Début septembre, il recevra une réponse du ministère du Travail et de la Sécurité Sociale auquel il avait adressé une demande d’aide, tel que signifié par le cabinet du premier ministre. Il devrait se procurer l’Imprimé de prise en charge à l’étranger signé par le professeur traitant sa fille au CHU, joint d’un dossier et présentés devant la commission nationale médicale des prises en charge à l’étranger. Dans le cas où il n’aura pas de réponse, il devrait se présenter à son secrétariat ou pour renseignement auprès de la direction générale de la CNAS. Le 20 septembre dernier, Assia était admise en urgence à l’hôpital d’Oran. A l’issue de l’échographie, la flèche hépatique atteint les 15 cm ! De nouvelles analyses, bilans&hellip,; Abd Errazak, n’en peut plus ! Assia, en l’absence d’une prise en charge effective, son état ne cesse de s’aggraver…

L. M.

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