L’accès au cycle du master a suscité du mécontentement au sein du centre universitaire de Bouira où près d’une centaine d’étudiants titulaires de licence LMD, dans les spécialités marketing, commerce international, gestion et comptabilité de l’institut des sciences économiques, se sont insurgés contre leur “exclusion’’ du cycle supérieur.
Selon certains de ces étudiants, qui sont passés à notre bureau, seulement 80 licenciés ont été inscrits en master sur un total de 216 licenciés de la promotion 2010/2011.
Pour nos interlocuteurs, le nombre d’étudiants “écartés’’ représente près de 70%. Pourtant, expliquent ces étudiants, lors de leur inscription dans le système LMD, des promesses leur auraient été faites quant à leur inscription en master, une fois leurs diplômes de licence décrochés. Autre argument avancé par ces licenciés, celui des recommandations du ministère de tutelle fixant les modalités d’inscription en master. Selon eux, l’inscription en master est nationale et se fait en fonction de la disponibilité des places pédagogiques et de l’encadrement. Deux conditions que réunit l’institut des sciences économiques. Pour eux, les arguments des responsables de l’institut invoquant un manque d’encadrement ne tiennent pas la route. Car, notent-ils, les encadreurs existent, idem pour les places pédagogiques. A ce propos, ces licenciés font remarquer que le nombre d’enseignants encadreurs de grade de docteur, a sensiblement augmenté cette année, de même pour les places pédagogiques dont beaucoup se sont libérées depuis le transfert des étudiants de l’institut des sciences sociales et humaines.
Nos interlocuteurs refusent à ce qu’on procède par des quotas en recourant à la sélection suivant les moyennes. Pour eux, beaucoup d’étudiants ont réussi à accumuler un total de 180 crédits (points) durant les 6 semestres d’études du cursus universitaire de licence LMD, ce qui leur permettrait de s’inscrire en master. Dans la requête signée par près de 100 licenciés et dont nous détenons une copie, les signataires parlent clairement d’ “intimidation” et de “menaces” de la part de l’administration de l’institut à leur encontre. Contacté par nos soins pour donner sa version des faits, le directeur de l’institut des sciences économiques nous expliquera qu’il aurait souhaité prendre tous les étudiants, mais le manque d’encadrement et de postes pédagogiques font défaut. “Nous manquons d’enseignants de rang magistral et l’institut est déjà hyper chargé. L’équipe pédagogique ne peut en aucun cas encadrer plus de 100 étudiants’’, a-t-il souligné. Et d’ajouter : “On a pris un maximum d’étudiants et nous sommes dans l’impossibilité d’en inscrire plus.” Il dira que les inscriptions n’ont été entachées d’aucune irrégularité et l’on ne procède pas par un système de quota, contrairement à ce qu’avancent les étudiants. “C’est un jury souverain qui a tranché sur la question, en tenant bien évidemment compte des moyennes et du cursus des uns et des autres, et suivant la disponibilité de l’encadrement et des places pédagogiques”. Le responsable de cet institut affirme par ailleurs, avoir reçu les étudiants à plus de 5 reprises pour discuter du problème. Toutefois, Il s’est dit prêt à les aider et pour ce faire, il a d’ailleurs, contacté des universités avoisinantes pouvant accueillir un certain nombre d’entre eux. Enfin, les licenciés de l’institut des sciences économiques ont menacé de recourir à la grève de la faim devant le siège du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, où cas leurs doléances ne soient pas prises en charge.
D. M

