Ath Illithen est l’un des derniers villages de 5 000 habitants, implanté en haute montagne à environ 10 km au nord ouest du chef-lieu de la commune de Saharidj.
Une importante agglomération en flanc de montagne bâtie sur un terrain fort accidenté sur lequel sont fréquemment enregistrés des mouvements géologiques impressionnants durant chaque hiver. Des phénomènes inquiétants pour les riverains tel que des éboulements, affaissements et glissements d’importantes surfaces de terrains, et il ne se passe pas un hiver sans que l’un ou l’autre de ces réactions géologiques ne se manifeste et provoque la panique parmi les villageois. A noter toutefois que la manifestation des éléments naturels la plus effrayante, spectaculaire et aussi la plus fréquente durant les deux saisons humides est sans conteste les violentes crues du ravin qui traverse en plein milieu ce village et que réveille la moindre averse de pluie ou tempête de neige. L’impressionnante force de ce cours d’eau s’explique par la gravitation du terrain qui frôle les 95°,; ce qui fait que l’eau descend presque en cascade ajouté à son important débit sachant que ce ravin fait office de réceptacle des ruissellements qu’il draine sur plus de 04km avant d’arriver au village. Sur insistance du comité de ce village dont certains membres affichent une vive inquiétude non feinte, nous nous sommes rendus sur les lieux ce samedi après midi. Le hasard a voulu que nous soyons surpris par un violent orage lors de notre tournée au niveau du village en compagnie de quelques représentants de ce village à proximité du ravin en question. L’orage qui était d’une violence exceptionnelle a fait que le ruisseau est entré en crue en moins d’un quart d’heure dans un grondement de fin du monde entraînant sur son passage des pans de terre qu’il arrache des deux bordures et c’est l’alerte générale. Tous les hommes valides accourent de toutes parts armés de pelles et de pioches pour protéger les quartiers les plus exposés dont plusieurs lignées de maisons sont à moins de 03m du ravin en colère. Ces citoyens se mettent en…position d’attaque et attendent les débordements. Curieusement parmi ces pâtés de maisons très proches du cours d’eau, se trouvent de nombreuses habitations nouvellement construites. Renseignement pris, il s’agirait de constructions attribuées par l’état dans le cadre de l’habitat rural. Comment la commission technique a-t-elle émit un avis favorable à la réalisation de ces logements en ces lieux malgré le danger qui les guètes ? Certes qu’une démographie galopante a fait que le moindre espace à l’intérieur du village soit construit, mais toujours est-il que cette commission technique aurait dû en toute logique émettre des avis favorables accompagnés de la réserve que soit aménagé un système de gabionnage ou une autre technique plus récente parfaitement maîtrisée par les services des forêts (qui sont aussi membres de cette commission) dénommée « correction torrentielle ». Nous apprenons de la bouche même de quelques citoyens d’Ath Illithen les plus exposés a ce danger que sur leurs requêtes, une commission de l’APC de Saharidj s’est rendu sur place et a dressé un état des lieux il y a presque 06 mois mais jusqu’à présent aucune suite n’a été donnée à leurs doléance. Notons pour conclure que plusieurs personnes âgées et expérimentées à Saharidj prédisent que l’hiver sera rude cette année en se basant sur les orages assez violents qui ont marqué la semaine écoulée et qui disent-il sont des signes avant coureurs non trompeurs d’une prochaine saison agitée sur le volet météorologique d’où l’urgence d’une prise en charge de ce ravin inquiétant qui constitue une menace directe pour plusieurs maisons habitées.
Oulaid Soualah