Le centre de santé sommairement aménagé

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La première contrainte fortement ressentie tant par le personnel tous corps confondus de cette institution que par les malades est le froid glacial qui sévit à l’intérieur de l’édifice et qui va crescendo avec l’arrivée de l’hiver et cela, en l’absence de moyens de chauffage.

Une situation à laquelle il serait impossible de trouver une solution en raison d’abord d’une faible arrivée d’électricité. Ensuite, ce centre provisoirement aménagé de la manière la plus rudimentaire est une aile de la bibliothèque communale. Une surface sur laquelle on a procédé à la séparation à l’aide d’éléments de menuiserie en PVC pour obtenir une salle de soins, un cabinet de consultations et enfin, un service de PMI. Ces éléments font moins de 2m de haut alors que le plafond est à plus de 6m, aussi ces espaces obtenus après séparation s’identifient à d’authentiques «boxes» non appropriés à ce genre d’activités. De plus, quel que soit le moyen de chauffage à utiliser, il ne serait d’aucun secours dans un si vaste espace traversé par des courants d’air. Le personnel est souvent recroquevillé transit de froid et encore, nous sommes loin des températures qui descendent fréquemment à -6°. Le verglas et les neiges dureront jusqu’à l’arrivée du printemps, et que penser alors des personnes âgées et nourrissons qui viendront se soigner dans cette bâtisse ou règnent déjà des températures semblables à celles d’une chambre froide pour ne pas dire d’une… morgue. En plus de ces dures conditions climatiques et vu le massacre opéré sur le boulevard central qui y mène et qui constitue l’unique voie d’accès, il ne serait nullement exagéré de dire que ce centre de santé provisoire situé à l’extrémité sud du chef-lieu communal est tout simplement inaccessible aux malades avec cette route labourée dans tout les sens et truffée d’obstacles. Ne peuvent emprunter ce tronçon d’un km que les personnes…en bonne santé souples et acrobates pour franchir ce parcours du combattant truffé de trous béants, tranchées et autres fouilles. Il ne restent de ce boulevard qu’environ 3m de largeur où se forment des bouchons à longueurs de journées. Qu’en serait-il le jour où il commencerait à pleuvoir ? Et comment feront les malades âgés ou les femmes portant des bébés dans leurs girons ou celles enceintes pour franchir ces lieux et se rendre à ce centre de santé provisoire ? C’est à ceux qui ont jeté leur dévolu sur cette bibliothèque après la réforme de l’ancien centre de santé d’y répondre et faire face au mécontentement de la population. Déjà que ce centre provisoire a été fermé par les citoyens presque une semaine durant l’été passé en guise de protestation et de d énonciation de ces conditions relatées et qui se sont empirées depuis. Une chose est sûre : toute activité cesserait en ces lieux à chaque perturbation climatique. Toutes les conditions sont réunies pour une bonne prise en charge de la santé en milieu rural ne cesse-t-on pourtant de nous marteler. Que ceux qui y prétendent viennent se rendre compte de visu dans ces contrées reculées notamment durant l’hiver. Et dire que le projet de réalisation d’une polyclinique à Saharidj a été retenu et pompeusement annoncé il y a presque deux ans !

Oulaid Soualah

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