Les manuels coûtent cher

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La réforme du système éducatif préconisée par le président de la République dès sa première élection, entame sa troisième année de réforme. Cette année scolaire a été marquée par la mise en place des nouveaux programmes de l’enseignement secondaire avec notamment l’introduction de l’informatique en première année dans toutes les filières.Certes, cette réforme est venue au bon moment, c’est-à-dire à l’heure de la mondialisation, pour mettre définitivement un terme aux différents replâtrages pratiqués depuis la mise en place de l’enseignement fondamental par le biais de la fameuse loi d’avril 1976.En effet, pour concrétiser les mesures initiées par la commission de la réforme, il a fallu revoir de fond en comble tous les programmes allant du primaire au lycée. Première remarque : tous les enseignements sont basés sur les compétences que doivent maîtriser les enfants scolarisés. Ainsi, cela a exigé l’introduction de nouveaux manuels scolaires répondant comme il se doit, aux exigences de l’heure. Deuxième remarque : les livres scolaires sont réalisés de façon tout à fait moderne. Dès lors, les moyens utilisés pour leur confection sont colossaux (papier, reliure, couleur). Malheureusement, l’Etat a supprimé la subvention du manuel scolaire si bien qu’aujourd’hui les parents ne savent plus comment répondre à la demande de leurs enfants. Cette troisième année a vu le livre de l’élève atteindre des prix inaccessibles. Scolariser un enfant par palier du primaire jusqu’au secondaire dépasserait les sept mille dinars sans compter les autres fournitures scolaires. L’on se demande alors si les pouvoirs publics vont revoir la somme accordée à la prime de scolarité fixée depuis des années à huit cents dinars. “Ce point sera-t-il inséré dans l’ordre du jour de la tripartite que tiendra le gouvernement avec la centrale syndicale ?”, se demandent les travailleurs qui n’arrivent plus à trouver leur compte. Alors que d’autres ne savent plus donc si l’Etat va continuer à assurer la gratuité de l’enseignement. Les plus démunis parlent d’une démocratisation libérale. Un autre fait qui mérite d’être relevé à ce sujet est l’abandon de la location de livres. “Sitôt annoncée, cette mesure a été supprimée, clame un parent. D’ailleurs, ajoute-t-il, on n’a jamais vu cette opération sur le terrain”. De leur part, les enseignants se plaignent beaucoup du manque de livres chez leurs élèves. “Parfois, on est confronté à des situations inextricables. Beaucoup d’élèves, nous arrivent dans les classes sans livres. Et cela entrave énormément notre mission. On ne peut se passer de cet outil surtout lorsque l’on sait que dans ces nouvelles stratégies d’apprentissage tout est basé sur la participation active de l’élève. Le manuel scolaire est irremplaçable”, a expliqué ce professeur de mathématiques dans un collège. Au demeurant, il faudra revoir les mécanismes de la diffusion du livre scolaire. Il est temps aux responsables de l’éducation de trouver un autre moyen plus simple et moins coûteux pour donner la chance à tous les enfants d’avoir la totalité des livres scolaires, sinon la réforme ne comblerait jamais les lacunes décelées dans la défunte école fondamentale qualifiée de tous les maux.

Amar Ouamrdane

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